Alors que le pays fait face aux inondations, un projet proposé par le gouvernement et financé par la Banque mondiale en faveur de la lutte contre les inondations reste inopérant à cause des luttes géopolitiques.
Un drame humanitaire se joue silencieusement en République centrafricaine, alors que le pays fait face à de graves inondations affectant des milliers de vies et détruisant les infrastructures essentielles. Si les inondations sont aussi le reflet d’une vulnérabilité accrue due à un manque des politiques d’infrastructures adaptées et à une gestion environnementale déficiente, le gouvernement centrafricain a élaboré un projet en partenariat avec la Banque mondiale.
Ce projet vise à améliorer les infrastructures d’assainissement et de drainage dans les zones les plus affectées, en mettant en place des systèmes de canalisation efficaces pour atténuer les effets des inondations futures. Pour financer ce projet qui va renforcer la stabilité économique et sociale du pays, la Banque mondiale a demandé un plan détaillé des zones fréquemment affectées. Et pour produire la cartographique aérienne des régions les plus vulnérables, le pays a besoin d’utiliser les drones.
Mais le projet s’est rapidement transformé en un conflit d’intérêts géopolitiques entre la Russie et l’Europe-Amerique. Selon les médias locaux, Le groupe Wagner aurait interdit les survols de drones nécessaires à cette ‘étude cartographique. Ce qui du point de vue des analystes, met en évidence une dynamique où les intérêts sécuritaires et politiques prennent le pas sur les besoins humanitaires urgents de la population.
Rendu sur le terrain, une équipe conjointe du ministère de l’Urbanisme et de la Banque mondiale, supervisée par un capitaine de l’armée nationale, a tenté de réaliser une cartographie aérienne des zones inondables à l’aide d’un drone, l’équipe a été brusquement interrompu par les soldats FACA, agissant sous les directives du groupe Wagner, qui ont invoqué une interdiction de survol des drones sur le territoire national.
La capitale, Bangui, ainsi que d’autres villes de province, sont particulièrement touchées, avec des zones résidentielles et commerciales fréquemment submergées. Cette répétition annuelle des inondations entraîne des conséquences désastreuses : déplacements massifs de populations, propagation de maladies, perturbation de l’économie locale, et une pression accrue sur les services sociaux déjà précaires.
Essama Aloubou