Contre toute attente, le président camerounais n’a pas évoqué les sujets brûlants de la vie socio-politique du pays dans son discours à la nation prononcé ce mardi. Paul Biya, qui est beaucoup plus attendu sur les questions liées à la condamnation des leaders sécessionnistes anglophones et celles des opposants à son régime, a plutôt annoncé un « dialogue national ».
Selon Bénin web tv, les deux plus célèbres prisonniers camerounais, le leader séparatiste Julius Ayuk Tabe et l’opposant Maurice Kamto constituent le dernier souci de Paul Biya. Le premier avait été condamné à perpétuité ainsi que neuf de ses partisans par le tribunal militaire de Yaoundé. Depuis cette condamnation, les violences ont repris dans la région amazonienne avec recrudescence. Si tout le monde s’attendait à une possible amnistie à l’endroit de ce leader séparatiste, M. Biya a décidé de s’en passer. Il en est de même pour l’opposant Maurice Kamto qui est en attente de son procès. Ce mardi avant son discours, le bras droit de l’opposant et numéro du MRC a été condamné à deux ans de prison.
De tradition, aucun dialogue ne pourra aboutir à un large consensus sans la présence des leaders politiques des régions concernées. Dans le cas d’espèce, le président convoque une consultation avec des peuples dont leurs leaders sont poursuivis et condamnés à perpétuité. Finalement, ni M. Kamto, dauphin de Biya à dernière présidentielle, ni Julius Ayuk Tabe ne seront de la partie. De ce fait, la réponse politique qu’apporte le dirigeant à ce problème pourrait se révéler inefficace dans les prochains jours, indique le média.
Aussi, si beaucoup de Camerounais attendaient le président sur la question d’un probable retour à l’ancienne loi fondamentale du pays, Biya a également préférer briller par son mutisme sur la question.