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Men hold signs that reads, 'MINUSMA get out' (MINUSMA - United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in Mali) during a protest against French and UN forces based in Mali organized by Malian organization 'Yerewolo debout sur les remparts ' or 'Yerewolo standing on the ramparts' in Bamako on January 10, 2020. - Several hundred Malians demonstrated in Bamako to demand the departure of foreign troops, in particular the French force Barkhane, three days a head of a summit in France intended to "clarify" their roles in the fight against jihadism in the Sahel. (Photo by ANNIE RISEMBERG / AFP)

Départ précipité de la Minusma : et maintenant ?

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Le départ annoncé de la Minusma est diversement apprécié au Mali, y compris au sein même de l’armée.

Par une résolution prise hier vendredi, le Conseil de sécurité de l’ONU a mis fin à sa mission au Mali. À compter de ce 1er juillet, l’essentiel du travail de la Minusma va consister à assurer la sécurité de son personnel et de ses installations jusqu’à son retrait définitif au plus tard le 31 décembre.

Cette décision, croit savoir L’Enquêteur Déterminé, crée actuellement un certain malaise dans les rangs de l’armée malienne. « La MINUSMA n’était peut-être pas aussi efficace que nous l’aurions souhaité, mais leur présence était dissuasive et nous nous servions indirectement des casques bleus pour faire diversion et prendre l’ennemi par surprise.  Désormais, il n’y a plus que nous et les terroristes ne vont pas nous faire de cadeau », écrit le site citant une source au sein du haut-commandemen militairemalien. « Nous n’avons ni les hommes en quantité suffisante, ni les armes pour remplacer les quelques 12.000 casques bleus. Nous ne pourrons pas faire face si les jihadistes décident d’avancer vers Bamako sur plusieurs fronts simultanément. Dans un tel scénario, nous perdrons la guerre, comme l’armée afghane », aurait confié un autre officier des Forces armées maliennes toujours cité par le journal.

Selon certains analystes, en demandant le 16 juin dernier le départ sans délai de la Minusma, les autorités maliennes étaient dans la propagande, croyant pouvoir pousser l’ONU à négocier pour rester, aux conditions des militaires au pouvoir. La résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies est donc un contre-pied parfait au plan du pouvoir du colonel Assimi Goïta. Désormais, le gouvernement de transition devra faire sans les 12 000 Casques bleus.

À noter que la plupart des camps de l’armée malienne dans les régions sont situés à proximité des bases de la Minusma. Celui de Tessalit par exemple se trouve à l’intérieur du super camp de la mission la plus coûteuse et la plus dangereuse de l’ONU. Ce qui constitue un atout majeur pour les militaires maliens.

À cause de l’insécurité, les déplacements par voie routière entre le Sud et le Nord du Mali sont très périlleux. L’aviation de la Minusma a pallié cette situation ces dix dernières années en offrant des évacuations sanitaires aux populations du Nord et en permettant à certains officiels maliens de voyager.

Traditionnellement, le plan de retrait d’une mission de maintien de la paix s’étale sur deux ans au moins. Sommée de quitter le Mali dans un délai maximum de six mois, la Minusma va-t-elle pouvoir démanteler ses gigantesques installations dans ce délai ? Ou va-t-elle les laisser en héritage à l’armée malienne appuyée par ses supplétifs russes?




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