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La journée de ce mercredi 6 avril porte en elle tous les espoirs. Le tribunal militaire de Ouagadougou doit rendre dans quelques heures son jugement dans l’affaire des assassins présumés de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara.
En tout, 14 personnalités politiques sont accusées d’avoir participé à l’assassinat de l’ancien président burkinabé et de 12 de ses collaborateurs, le 15 octobre 1987. Dans le cadre de cette affaire, deux des 14 accusés sont jugés par contumace. Il s’agit de l’ancien président Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, son chef de la sécurité.
Il a fallu attendre 35 ans pour que les proches des victimes et les Burkinabé connaissent enfin cette décision de justice après plusieurs années d’instruction, l’audition de plus de 110 témoins et 6 mois d’audience.
Notons que l’enjeu de ce jugement est humain mais aussi historique. D’abord, le dénouement de ce long périple permettra aux familles des victimes de faire leur deuil et de tourner la page. Par ailleurs, la justice burkinabé tient là l’occasion de montrer au monde qu’elle a su « dire le droit », comme l’a demandé dans son réquisitoire le parquet militaire.
L’enjeu politique réside dans le fait que cette procédure judiciaire est sans nul doute l’un des principaux acquis de l’insurrection de 2014 qui a sonné la fin du régime de l’ancien président Blaise Compaoré qui demeure un principal suspect dans l’affaire Thomas Sankara.
L’issue du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara ouvrira la voie à d’autres procédures judiciaires sur des cas d’assassinat qui ont marqué l’histoire de ce pays d’Afrique de l’ouest.
