Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara tombe sous les balles d’un commando. Trente-trois ans plus tard, on ignore toujours qui a commandité l’assassinat, l’a encouragé ou laissé faire. La justice burkinabè s’est saisie du dossier. Quel a été le rôle de son frère d’armes Blaise Compaoré ? Celui du président Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire ? Celui de la France ? De la Libye ?
Le procès dans l’affaire de l’assassinat du président Thomas Sankara en 1987 et de ses douze compagnons pourrait s’ouvrir l’année prochaine, renseigne RFI.
« Il ne s’agit plus de revenir sur les faits, mais uniquement de voir si la procédure pénale a été respectée de bout en bout, si les droits de la défense ont été respectés », souligne tout de même Me Benewendé Stanislas Sankara, l’un des avocats de la famille.
« Attentat à la sûreté de l’État », « assassinat », « complot », « recel de cadavres », « faux en écriture publique », sont, entre autre, les charges retenues contre 25 personnes dont l’ex-président Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendére ou encore Hyacinthe Kafando.
Le procès pourrait s’ouvrir l’an prochain, selon l’avocat : « Je crois qu’on l’a même espéré pour 2020, mais entre temps avec les archives françaises qui sont arrivées, il fallait relancer la procédure. Je suis convaincu qu’en 2021, ce dossier va se juger. »
Une nouvelle qui satisfait le Comité international pour le mémorial Thomas Sankara qui a remis le 15 octobre dernier un message au tribunal militaire, après une marche.
« Quel que soit le président qui sera élu, il sait que le processus est engagé, on ne peut plus faire marche arrière », se félicite Luc Damiba, secrétaire général de comité.
Les avocats de la famille Sankara disent suivre avec une attention particulière la suite du dossier qui a été transmis à la Chambre de contrôle du tribunal militaire de Ouagadougou.