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L’affaire fait grand bruit au Québec. Un Sénégalais a intenté une poursuite judiciaire contre une congrégation catholique établie dans la province francophone du Canada.
D’après la presse canadienne, le plaignant accuse l’organisation religieuse pour des agressions sexuelles dont il aurait été victime dans les années 1980 au Sénégal. Selon la victime présumée, désigné dans les documents juridiques sous les initiales NBS, un membre des Frères du Sacré-Coeur, aujourd’hui décédé, l’aurait agressé sexuellement de 1984 à 1987, dans une école de la congrégation à Kaolack, une ville du Sénégal.
NBS soutient que Marcel Courteau, le religieux en question, a commencé à l’agresser alors qu’il n’était âgé que de 12 ans. Le religieux est mort en 2017 à l’âge de 92 ans.
Des experts juridiques consultés par la presse canadienne disent ne pas avoir eu connaissance d’un autre cas d’une organisation religieuse installée au Canada faisant l’objet d’une poursuite devant les tribunaux pour des gestes commis par ses membres dans un autre pays. L’avocat du plaignant, Max Silverman, a pour sa part indiqué que la congrégation avait l’intention de contester la juridiction de la cour du Québec pour régler ce dossier.
D’après les medias, la cause défendue par Me Silverman n’est pas la seule impliquant les Frères du Sacré-Cœur. En novembre, la Cour supérieure du Québec avait autorisé une action collective de 15 millions de dollars US contre la congrégation. Au moins 18 religieux sont accusés d’avoir agressé des élèves au Collège Mont-Sacré-Coeur, à Granby, une ville du Canada.Les événements se seraient déroulés pendant plusieurs décennies.
« Pendant de nombreuses années, le Frère Courteau a commis des gestes inappropriés contre le plaignant. Tous constituaient des agressions sexuelles et des abus», signale le document remis à la cour dont la presse a eu connaissance.
NBS vit au Sénégal. Il a demandé l’anonymat, car il craint pour sa vie si des compatriotes apprenaient qu’il a été agressé, a dit Me Silverman.
«Il existe au Sénégal une véritable culture d’homophobie, au point qu’un jeune homme est considéré comme un homosexuel et sa vie est en danger s’il a été victime d’une agression d’un autre homme, même si cela n’est pas de sa faute », a souligné l’avocat.Le plaignant impute aux Frères du Sacré-Cœur d’être responsables des actes reprochés à Courteau car celui-ci était le directeur de l’école.
