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Comment l’avion d’Obiang Nguema a servi à la répression des opposants ?

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Selon un rapport des services de renseignements espagnols, consulté par “El País”, le président Equato-guinéen s’est servi de son avion comme moyen de transport diplomatique pour enlever les opposants à l’étranger et les ramener en Guinée équatoriale. 

Un rapport des services de renseignements espagnols, consulté par le journal madrilène  “El País” accable le pouvoir équato-guinéen. Le rapport cité a été établi dans le cadre d’une enquête menée conjointement avec les autorités italiennes et belges. Selon ce rapport, les services secrets du dictateur équato-guinéen, toujours au pouvoir, seraient responsables de l’enlèvement à l’étranger de 34 opposants entre 1997 et 2019. Le rapport accuse le pouvoir équato-guinéen d’enlèvements, assassinats et disparitions forcées orchestrés en mobilisant des moyens de transport diplomatiques comme l’avion présidentiel.

“Le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, pourchasse et enlève ses opposants aux quatre coins du monde”, apprend-on.  

Outre l’envergure de cette répression, ce sont les méthodes et les moyens déployés qui mettent la puce à  : “Recours à des tueurs à gages et à des complices africains, et utilisation de l’avion présidentiel comme bouclier diplomatique pour faciliter le transport des victimes jusqu’à [la capitale] Malabo, telles sont deux caractéristiques du modus operandi du pouvoir équato-guinéen.”

Selon le journal espagnol, le mode opératoire consistait le plus souvent à attirer les cibles dans un pays africain voisin pour ensuite les kidnapper et les conduire à l’ambassade de Guinée équatoriale. Par la suite, des moyens de transport diplomatiques étaient mobilisés pour achever la route jusqu’au territoire équato-guinéen. Dans ce cadre, l’avion présidentiel a parfois fait office de “prison volante”.

Début avril 2024, Juan Carlos Ondo Angue, ancien président de la Cour suprême de Guinée équatoriale, en exil en France, a déposé une plainte pour tentative d’enlèvement et séquestration, menace de mort et chantage.

Juan Ondo Abaga, ancien commandant de la marine, s’était exilé au Bénin. Lors d’un séjour dans un village proche du Nigeria, il avait été drogué puis conduit de l’autre côté de la frontière.

“Des agents d’Obiang l’ont transporté, inconscient, dans le pays voisin, jusqu’à la résidence de l’ambassadeur de Guinée à Abuja, la capitale nigériane. Et à l’aéroport l’attendait l’avion présidentiel du dictateur.”

Une fois ramenés au pays, les opposants étaient amenés dans le pénitencier de Black Beach, à Malabo, où la torture et les mauvais traitements sont quotidiens, explique El País. Si certains opposants sont parvenus à recouvrer leur liberté – à la faveur d’une évasion ou grâce à la pression internationale –, d’autres ont été assassinés ou sont portés disparus.

En février 2024, la justice espagnole a réclamé la comparution du fils du président, Carmelo Ovono Obiang, et de deux autres responsables de la sécurité en Guinée équatoriale dans le cadre d’une enquête pour l’enlèvement et la torture de quatre opposants, dont deux citoyens espagnols.

Essama Aloubou




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