C’est depuis une vingtaine d’années qu’il mène un rude combat pour l’amélioration des conditions des veuves et orphelins au Togo. Ceci, à travers son Ong Fonds d’aide aux veuves et orphelins (FONDVO).
Et cette lutte de bonne guerre, qui vient appuyer les efforts du gouvernement, est multiforme. Préoccupé par la situation de cette couche vulnérable, laquelle caractérisée par une souffrance criarde, Dr Charles Birreagah brise le silence.
Vendredi 20 juin 2014 à Lomé, Dr Birreagah a publié un nouveau recueil intitulé « Kyrielle de témoignages sur la souffrance des veuves au Togo », qui dresse un tableau « peu reluisant » des conditions de vie des veuves et orphelins au Togo
L’ouvrage de 40 pages aux éditions « Ménaka 2014 », est subdivisé en quatre chapitres : la situation juridique des veuves, la situation financière des veuves, la situation sociale des veuves (la place réservée a la veuve dans la société) et les doléances des veuves.
Dans la présentation de l’auteur, le recueil regroupe 45 témoignages vivants et émouvants de la part des veuves, victimes des rites de veuvage.
Des rites, très ancrés dans la société togolaise, que Dr Birregah qualifie de « dégradants, humiliants et qui portent atteinte à la dignité humaine », ou encore, une coutume totalement « pervertie » où la cupidité et le sadisme ont libre cours.
Se référant à l’exemple de sa défunte mère, à qui il dédie ce recueil, et à qui les mêmes rites ont été infligés dans des conditions « inhumaines » après le décès de son feu père, l’auteur appelle à tous les acteurs de la société à s’investir dans la lutte contre le travestissement des rites de veuvage.
Pour ce dernier, les veuves sont opprimées et l’ère des rites de veuvage est révolue. Il estime donc qu’il faut arrêter ces pratiques « barbares » et « moyenâgeux ».
« Je compare souvent la situation des veuves au Togo à la situation des esclaves. Elles sont opprimées, chosifiées. Dès que le mari meurt, la veuve n’a plus de droit. On la trimbale dans les rites de veuvage, on la met dehors, on prend les affaires et elle n’a plus droit à rien. On la traite de sorcière », a-t-il vociféré.
« Aujourd’hui, nous voulons montrer à la face du monde que ces veuves ont droit de cité. J’ai voulu être leur porte-parole pour inviter la nation de venir au secours de ces femmes qui souffrent sur beaucoup de plans : financier, moral, santé, etc », lance Dr Charles Birregah.
« Si nous voulons la paix sociale au Togo et ailleurs, nous devons nous occuper des orphelins, car ce sont eux qui se rebellent », a déclaré Dr Birregah qui dit tirer sa source de motivation dans la Bible notamment à travers le passage Jacques 1 : 27.
Appel lancé particulièrement à l’ endroit des hommes (époux) qui, selon Dr Barrigah, de leur vivant, doivent être les premiers à s’engager pour dire « NON » aux rites de veuvage.
« Ce combat est celui des hommes et non les femmes. La libération de la veuve des rites de veuvage passe en premier lieu par les hommes », soutient-il.
Au niveau du gouvernement, représenté à la cérémonie de dédicace par Mme Dédé Ekoué Ahoefa, ministre de l’Action sociale, de la promotion et de l’alphabétisation, d’énormes efforts se font dans ce sens. L’on note l’adoption d’un nouveau Code des personnes et de la famille, améliorant du coup, le statut de la veuve.
La ministre Ekoue a salué pour sa part, la qualité et la pertinence de l’ouvrage, qui retrace la souffrance des veuves tels que vécus par elles-mêmes.
Pour cette dernière, le recueil est un document puissant d’éveil des consciences, un instrument permettant de lutter davantage contre les abus perpétrés contre la veuve au Togo.
« Nous soutenons ce recueil qui est un instrument qui va mobiliser, va éduquer et va sensibiliser, car être en faveur de la veuve, c’est être au côté de la famille et de l’enfant, c’est être en faveur du développement économique », affirme Me Ekoue.
Dr Charles Birregah a désormais son actif quatre ouvrages : « Plan comptable SYSCOA et les états financiers » publié en 1997 ; « Précis fiscal togolais » dans la même année et « Précis de la fiscalité togolaise » avec une comparaison de la fiscalité burkinabè publié en 2011, et enfin « Kyrielle de témoignages sur la souffrance des veuves au Togo ».
Il est par ailleurs fondateur de l’Ecole Supérieure des Affaires (ESA), et directeur du cabinent d’Audit et d’Expertise Comptable (AEC).
La démarche qualité dans la formation professionnelle et dans les prestations de service ont permis à son école ESA et son cabinet AEC, d’être certifiés ISO 9001 version 2008 en mai 2013.