Alors que les avocats de Jean Pierre Amougou Belinga, PDG du Groupe l’Anecdote, un des principaux groupes de médias du pays, et Maxime Eko Eko, le directeur général de la Recherche Extérieure (DGRE), un service des renseignements spéciaux, inculpés dans l’affaire du meurtre du journaliste Martinez Zogo, affirment avoir déchargé les ordonnances de mise en liberté de leur client, un revirement spectaculaire du juge d’Instruction est venu tuer l’espoir des familles des inculpés.
Jean Pierre Amougou Belinga, le Président directeur général du Groupe l’Anecdote, un des principaux groupes de médias du Cameroun et Maxime Eko Eko le Directeur Général de la Recherche Extérieure (DGRE), un service des renseignements spéciaux sont toujours en détention.
Arrêtés dans le cadre de l’assassinat en janvier dernier du journaliste Martinez Zogo, les deux hommes espéraient recouvrés leur liberté hier. Seulement, leurs espoirs ont été tués dans l’œuf.
Charles Tchoungang, avocat de Jean Pierre Amougou Belinga, a indiqué qu’il a bel et bien signé l’ordonnance de mise en liberté de son client. Une information confirmée au greffe du tribunal militaire de Yaoundé, auprès de certains confrères.
Par la suite, une ordonnance de mise en liberté signé par le juge d’instruction Florent Sikati II a même été publiée sur les réseaux sociaux. Selon cette ordonnance, au sujet de Maxime Eko Eko, et Jean Pierre Amougou Belinga, l’on apprend que rendu à ce stade « de l’information judiciaire, leur détention n’est plus nécessaire à la manifestation de la vérité ».
Pour justifier son acte, le juge d’instruction convoque l’article 22 alinéa, 1 du Code de procédure pénale qui dispose que : « le juge d’instruction peut, à tout moment et jusqu’à la clôture de l’information judiciaire, d’office, donner main levée du mandat de détention provisoire ».
Sauf que quelques heures plus tard, alors que les familles des concernés s’étaient déjà déportées devant la prison centrale de Yaoundé, une correspondance du juge d’instruction qui est censé avoir signé l’ordonnance de mise en liberté est venu dénoncer la non-authenticité du document en circulation. Sur ce document, le Lieutenant-Colonel Florent Sikati II, écrit : « J’ai l’honneur de vous informer que l’ordonnance de mise en liberté en circulation sur les réseaux sociaux cet après-midi concernant les nommés Eko Eko Maxime et Amougou Belinga Jean Pierre n’est pas authentique ».
Un revirement à 180 degré qui suscite des interrogations : Si l’ordonnance de mise en liberté n’est pas authentique, le procès-verbal de notification de cette ordonnance publiée par les avocats n’est pas authentique non plus ? En plus quel mauvais génie aurait eu la diligence et la perspicacité de fabriquer une fausse ordonnance de mise en liberté alors que celle-ci devrait suivre immédiatement après la notification. Ce qui est évident c’est que ce rebondissement spectaculaire découle de d’autres manœuvres dignes d’une vraie maffia sicilienne en haut lieu.
L’influent homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko le directeur général de la Recherche Extérieure (DGRE) avaient été arrêtés en février dernier, puis inculpé pour « complicité de torture » un mois plus tard. Ils sont inculpés dans le meurtre de Martinez Zogo, journaliste et chef de chaine d’une radio urbaine de Yaoundé. Le journaliste avait été enlevé en janvier dernier, torturé et assassiné. Son corps avait été retrouvé quelques jours plus tard.
Essama Aloubou