La Côte d’Ivoire sert de terrain expérimental pour un projet agricole de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africain (UEMOA) jugé « révolutionnaire ». Un instrument pour le choix des sols a été présenté aux agriculteurs ivoiriens à cet effet, en début de semaine, dans la ville de Yamoussoukro. L’outil devrait leur offrir, en 10 minutes chrono, la possibilité d’analyser la fertilité et la texture du sol qu’ils souhaitent mettre en valeur. Ce procédé avant tout laboure a pour avantages d’accroître leur rendement.
Ce nouvel outil, qui est un scanner appelé Solicares, en expérimentation sur des parcelles culturales à Yamoussoukro, a été présenté aux agriculteurs de la localité par les sociétés Callivoire et Plantafrique en charge de sa vulgarisation en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’un instrument mobile qui s’adapte aux besoins des parcelles et des cultures choisies par l’agriculteur.
Cette grande innovation vise à mettre fin au choix à l’aveuglette du sol par le monde paysan. D’autant que l’instrument permet, de façon concrète et précise, d’identifier les déficits en minéraux des sols, mais aussi d’obtenir un rapport détaillé sur les cultures à pratiquer et les intrants à appliquer sur le sol choisi pour un rendement optimal.
Selon Gauvrit Maeva, représentante Afrique de l’Ouest de Solicares, interrogée par la presse ivoirienne, il s’agit, à travers cette campagne de vulgarisation et de sensibilisation, de faire comprendre aux agriculteurs qui, jusque-là, ont évolué dans l’ignorance, le type de cultures à cibler en fonction du sol à disposition et surtout le type d’intrants qu’ils doivent appliquer. Elle a expliqué que les sols sur lesquels sont pratiquées, en majorité, les cultures sont hétérogènes.
Pour Assouman Yao Magloire, propriétaire d’une parcelle expérimentale, il s’agit d’une véritable aubaine pour le monde agricole. « Nous les agriculteurs, nous nourrissons un réel espoir avec cet outil. Nous travaillions à l’aveuglette. Maintenant, nous savons ce qu’il nous faut faire avec les types d’engrais. Cela doit être su de tous les planteurs, même dans les plus petits hameaux, afin que tout le monde en tire profit », a-t-il indiqué.
Avec le Centre national de recherche agronomique (Cnra), plus de 700 échantillons de sol ont été prélevés en Côte d’Ivoire, dans différentes régions, selon elle, pour être analysés dans les laboratoires en Hollande, à l’effet de maximiser les recherches. Si l’expérience s’avère concluante, elle s’étendra aux autres pays de l’UEMOA dont le Togo.