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Le « Lac Togo »: un véritable manque à gagner !

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Plan d’eau de 64km2, le Lac Togo est au cœur des villages, notamment Togoville, Badougbé, Hétchi, Ekpui, Abobo etc… . Ces villages tirent leur ressource des produits halieutiques de celui-ci à partir de la pêche considérée comme la deuxième activité après l’agriculture. On y trouve des poissons comme, la carpe, la sole ou le turbot. Les crabes, les crevettes sont entre autre crustacés que les riverains commercialisent. Cette pèche même si elle est traditionnelle, nourrit son homme.

« Certaines familles ne pratiquent que la pêche comme activité. Elles ne parviennent à joindre les deux bouts qu’à partir de celle-ci », a laissé entendre le représentant du chef canton de Badougbé, Togbui Tegbeté Dumashi.

Le lac Togo, c’est aussi un canal de transport de personnes et de biens. Il rallie certains villages de la préfecture d’une part et met en connexion le Vo à d’autres préfectures d’autres parts. C’est en réalité un trafic générateur d’emploi. Il est caractérisé par l’implication de plusieurs acteurs à divers niveaux. Il s’agit entre autres, des piroguiers, des conducteurs de taxi-motos et taximen, des commerçants, des portefaix, etc…

« Pour la traversée de Badougbé à Togoville, nous prenons la somme de cent (100) francs par tête », a confié Koudjodji Kossi, un jeune piroguier.  « A notre niveau, nous remorquons les passagers des pirogues pour les amener à leurs destinations finales », a renchérit un chauffeur de taxi trentenaire.

Outre les aspects précités, les bords du lac-Togo sont couverts par une cocoteraie qui participe activement à l’économie locale. Depuis l’époque coloniale, celle-ci est à la base de la préparation de l’huile de noix de coco, de la vente de cette huile ainsi que de celui des noix de coco, produits très prisés par les populations et surtout les colons, d’où le caractère touristique de ce lac.

Le lac Togo est une opportunité, pas des moindres en matière touristique. Chaque année les riverains accueillent des touristes qui viennent visiter le lac Togo. Nombreux sont-ils, croyants, curieux, à faire le déplacement sur ce site afin de s’imprégner des réalités historiques et culturelles de ce lac. Selon l’histoire, c’est sur le lac Togo que serait apparue la vierge Marie, il y a bien longtemps. Et c’est aussi aux abords du lac que le 05 juillet 1884, l’explorateur Gustav Natchigal et le chef Mlapa III de Togoville signèrent le protectorat allemand.

Difficultés

« Au temps de nos parents, la pêche était la principale activité et nourrissait presque toutes les familles » . Au-delà du constat d’alanguissement, cette réaction de Yao Koudjodji, pêcheur rencontré à Vogan peint le tableau actuel de la pêche dans la préfecture de Vo. Hier, très florissante, la pêche participait jusqu’à 80% de l’alimentation des populations riveraine.

Depuis longtemps, les activités traditionnelles telles la pêche connaît une régression considérable pour nombre de raisons. Il s’agit notamment de la disparition progressive des espèces lacustres causée par plusieurs actions endogènes mais aussi naturelles. L’une des causes humaines en est l’utilisation de plus en plus usuelle des filets inadaptés et non conventionnels par des pêcheurs. Une pratique qui détruit, par exemple.

Par ailleurs, l’utilisation des substances chimiques, participe à la destruction des produits halieutiques, et surtout de la faune aquatique. Ce qui réduit considérablement la rentabilité de la pêche, ces dernières années. L’érosion côtière, l’autre cause, entraîne aussi l’envasement du Lac causé par les eaux pluviales et de ruissellement.

L’autre aspect qui contribue énormément à la destruction des espèces est la montée des eaux salées de la mer entraînant, de fait, la disparition de certaines espèces fragiles à la salinité des eaux. La pisciculture pratiquée en plein lac dans l’optique de rééquilibrer la pêche est traditionnelle et participe difficilement à l’essor véritable de la pêche d’une nouvelle technique capable de donner un coup de pousse à cette pêche jadis florissante.

Face à ces problèmes, les activités traditionnelles du lac sont en pertes de vitesse et la situation devient alarmante au fil des jours. L’autre problème le plus crucial reste la traversée du lac qui, à certaines périodes devient préoccupante. Il arrive à certain moment de la saison pluvieuse que le lac connaisse la montée de l’eau provoquée par la mer et les pluies occasionnant parfois, des pertes en vies humaines lors de la traversée. Les difficultés de la pêche, la dégradation du lac et la valorisation de certaines activités méritent une réflexion profonde et des pistes de solution pour le bonheur des riverains.

Pistes de solutions

Dans une approche optimale pour rentabiliser et valoriser la pêche et d’autres activités liées au lac, il importe de pister certaines approches de solutions afin de cristalliser les potentialités et les richesses du lac.

En effet, la position stratégique du lac est favorable pour le développement de l’irrigation avec la mise en place d’un système de pompage qui puisse éviter de fatiguer les paysans, surtout que les terres sont en hauteur par rapport au lac. La présence des eaux est un atout pour favoriser le maraîchage avec d’importantes superficies. Ce lac en réalité devrait favoriser le maraichage par contre sa position en profondeur rend inexistant cette activité.

L’autre aspect non négligeable reste celui de l’envasement du lac. Face à ce problème d’envasement et d’érosion côtière, le Directeur Préfectoral de l’Environnement et des Ressources Forestière, M. Koumaï Iyélébayé explique les types d’approches de solutions proposées aux communautés riveraines.

« Nous sommes entrain de sensibiliser les populations à mettre les mangroves le long du lac pour non seulement arrêter l’érosion mais aussi permettre aux poissons restants de pouvoir créer leur zone de nidation. De même, il est formellement interdit aux paysans de cultiver au bord du lac car cela lessive les sols et favorise l’écoulement du sable dans le lac ».

Pour des questions de sécurité pour la traversée du lac, la construction d’un pont est cruciale afin de soulager les peines et les désarrois des populations riveraines. Selon le représentant du chef de Badougbé,Togbui Dumashi Tegbete « nous avons besoin qu’on nous construise un pont sur le lac pour faciliter la traversée et stopper les pertes en vies humaines que nous enregistrons pendant les saisons de crue ».

Loin encore, il faut que les gouvernants introduisent dans les programmes scolaires, la technique d’élevage du poisson pour former à long ou à moyen terme des pisciculteurs. Cela éviterait de détruire complètement la faune aquatique et créer des activités de faune et nourrir également la population.

Bref, pour profiter de ce lac, cela nécessite la construction du pont, la mise en place des mangroves le long du lac, le développement de la pisciculture à travers l’utilisation des cages flottantes et surtout l’interdiction de l’utilisation des filets à petit mailles afin de capitaliser l’important atout dont dispose ce lac.

 

 

 

 

 

 

 

 

 




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