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Madagascar : s3xe contre bonnes notes, un fléau qui ronge le système éducatif

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La pratique est bien ancrée. Une faveur sexuelle contre une bonne note, la réussite aux examens ou la promesse d’être intégré dans l’établissement… À Madagascar, la nouvelle enquête, menée en octobre 2022, sur la corruption sexuelle en milieu scolaire et universitaire dans le sud-est et nord-est de l’île confirme les résultats de la toute première étude sur le sujet réalisée l’an dernier. 

Plus de détails dans ce reportage de RFI ;

Ces deux enquêtes permettent désormais aux ONG Tolotsoa et Transparency international initiative Madagascar, à l’initiative du projet, d’affirmer que ce phénomène est généralisé à toute l’île, un problème que les autorités ont pris soin, jusqu’à présent, d’étouffer.

« Mes parents n’avaient pas assez d’argent pour payer l’écolage. Je savais que s’ils ne payaient pas, je serais exclue. J’en ai parlé au directeur. Il a dit qu’il y avait une solution: que je couche avec lui. Il a promis que ma mère n’en saurait rien. J’ai préféré arrêter l’école… » Dans la vidéo de présentation, les témoignages de victimes s’enchaînent inlassablement.

C’est la data analyst Malala Raonitsoa qui a analysé les données collectées: « 66% des personnes enquêtées, des enfants, des étudiants, des professeurs mais également des parents d’élèves reconnaissent l’existence de la corruption sexuelle, même s’ils n’ont pas été personnellement victimes. »

« Aucune plainte n’a jamais été déposée »

Pourtant, rapporte l’étude, « aucune plainte n’a jamais été déposée auprès des tribunaux pour enfants des régions concernées », affirment les officiers de police judiciaire. L’omerta règne.

« La peur des représailles, la honte et la pression sociale dissuadent les victimes de porter plainte », souligne l’enquête.

Questionnés sur le sujet, les représentants du ministère de l’Education nationale affirment découvrir l’étendue du désastre: « C’est un sujet dont on parle depuis peu chez nousNous n’avions que des informations parcellaires jusqu’à présent. On se félicite qu’une telle étude soit parue », confie un agent.

« Dire qu’on n’est pas au courant est un mensonge »

Néanmoins, pour Ravo, professeure et syndicaliste au sein de la confédération Sempama, un syndicat enseignant, « Dire qu’on n’est pas au courant est un mensonge ». Rien que l’an dernier, elle a elle-même dénoncé, auprès de son ministère et du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), sept cas de corruption sexuelle avérés au sein de son établissement.

« Cela fait deux ans qu’on remonte les informations auprès du ministère mais rien ne bouge. On essaie d’enterrer ces affaires-là. Au ministère, on nous dit que c’est impossible de limoger la personne en question parce qu’un député fait pression pour qu’elle reste en poste. Ce sont des gens intouchables, alors que c’est un responsable de direction qui commet des abus sur un enfant … », s’insurge-t-elle.

Plus répandue dans le public

A Madagascar, la corruption est perçue comme plus répandue dans les établissements publics que dans les établissements privés.

La société civile espère faire adopter, par voie d’arrêté interministériel, le Pacte d’intégrité corporelle dans l’Education et l’Enseignement supérieur (PICEES), un document qui engagerait les établissements scolaires et universitaires malgaches signataires à s’assurer qu’aucun acte de corruption sexuelle n’est pratiqué par leurs personnels ni étudiants et que si une situation était avérée, elle serait sanctionnée.




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