Le Kenya va renforcer le déploiement à l’échelle du pays des motos-taxis électriques, grâce à l’arrivée sur le marché des sociétés Uber et Spiro, une stratégie qui s’inscrit dans le cadre de sa politique de réduction des émissions de carbone.
« Nous nous engageons à renforcer notre action climatique en adoptant des systèmes de transport efficaces et à faible émission de carbone grâce à l’application d’innovations, notamment des technologies énergétiques propres, efficaces et durables », a déclaré vendredi le président du Kenya, William Ruto, à l’occasion du lancement du programme « E-mobility », à Mombasa (sud-est), en partenariat avec la start-up africaine Spiro.
Le gouvernement kényan se veut en pointe sur la transition énergétique: son objectif est qu’au moins 5% de tous les véhicules immatriculés dans le pays soient électriques d’ici 2030, contre moins de 1% actuellement pour 4,4 millions de véhicules, selon les chiffres officiels.
L’adoption de la mobilité électrique est « hautement prioritaire pour relever les défis de la pollution, des effets néfastes sur la santé et des coûts du carburant », a assuré William Ruto.
Selon lui, environ deux millions de motos circulent sur les routes du Kenya, la plupart étant des « boda bodas » (moto-taxi en argot local).
La société Spiro, qui opère déjà plusieurs milliers de moto-taxis électriques au Bénin et au Togo, compte étendre ses activités au Kenya, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué.
Elle ambitionne de lancer « un million de véhicules électriques » dans tout le pays, en partenariat avec le gouvernement kényan. La start-up veut aussi déployer 3.000 stations de chargement de batterie au Kenya.
La société n’a cependant pas donné de calendrier précis pour tous ces développements.
La veille, Uber avait annoncé le lancement d’un service de motos-taxis électriques à Nairobi, une première pour la compagnie américaine sur le continent africain.
La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur a annoncé dans un communiqué la mise en service de 3.000 taxi-motos électriques, estimant que cela permettrait de réduire les coûts de 30 à 35% pour les chauffeurs et les tarifs de 15 à 20% pour les clients, par rapport aux véhicules à essence.
Uber ambitionne d’être « neutre en émission carbone au niveau mondial d’ici 2040 », a déclaré dans le communiqué son directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Frans Hiemstra.
Le secteur des « boda bodas » emploie 1,5 million de personnes, essentiellement des jeunes, et génère 202 milliards de shillings kényans (1,4 milliard de dollars) par an pour l’économie nationale, selon des chiffres de la Banque mondiale cités par Uber.
Le Kenya accueille la semaine prochaine le premier sommet africain sur le climat, à Nairobi, avec l’ambition de trouver des solutions pour lutter contre le changement climatique.
Avec Africanews