« Ousmane Sonko peut être arrêté à tout moment ». Voilà les propos du ministre sénégalais de la Justice, quelques heures après la condamnation le 1er juin, de l’opposant, à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse, dans l’affaire « Sweet Beauty ».
Mais plus de deux semaines après le verdict, le leader du Pastef est toujours en résidence surveillée dans son domicile à Dakar. Et l’opinion s’interroge.
Le gouvernement sénégalais a justifié jeudi, par les délais de la justice et le « principe de précaution », le fait que les autorités n’aient toujours pas fait arrêter l’opposant Ousmane Sonko, toujours bloqué chez lui.
« Pourquoi Ousmane Sonko n’est pas arrêté ? Il faut que la décision (de condamnation) lui soit notifiée. La décision est en cours de rédaction », a déclaré le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall.
« La justice sénégalaise est indépendante. Elle fonctionne à son rythme », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse du gouvernement à Dakar.
A rappeler qu’Ousmane Sonko, qui crie au complot, a refusé d’assister à son procès.
Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, “séquestré” selon lui, depuis le 28 mai.
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome a justifié les « restrictions » imposées à M. Sonko par les appels lancés par ce dernier à la « résistance ».
« Quelqu’un qui se lève pour dire qu’il va faire une caravane (un cortège), qu’il va faire des rassemblements sans déclaration (préalable)… on constate des décès, est-ce qu’on va le laisser faire le tour du Sénégal, faire des rassemblements et compter les morts derrière ? On ne peut pas », a-t-il dit.
Il a indiqué que ces « restrictions » pouvaient être « progressives » et que les barrages autour de chez M. Sonko pouvaient être levés quand les autorités le jugeraient bon.