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« Pour Nestlé, les bébés ne sont pas égaux », dénonce Public Eye

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Après la publication de la dernière enquête de Public Eye sur les produits commercialisés sur le continent africain par l’entreprise Nestlé intitulé « Comment Nestlé rend les enfants accros au sucre dans les pays à revenus plus faibles », des organisations de la société civile et des internautes appellent au retrait des produits infantiles Nestlé du marché sénégalais. Selon les conclusions du rapport de l’ONG suisse Public Eye, les laits et bouillies destinées aux bébés dès six mois et vendus dans les pays à faibles revenus, notamment au Sénégal, contiennent du sucre ajouté, contrairement aux mêmes produits vendus en Europe.

Nestlé, l’un des géants de l’industrie alimentaire mondiale, est sous le feu des critiques pour son rôle présumé dans la propagation de l’obésité infantile en Afrique à travers des bouillis et laits infantiles tels que Cerelac et Nido.

L’ONG Public Eye et le Réseau international d’action pour l’alimentation infantile ont analysé 150 produits commercialisés par le géant agroalimentaire Nestlé au Sénégal, en Afrique du Sud, au Nigeria et en Amérique latine. Résultat : la quasi-totalité des céréales pour bébé examinées contiennent du sucre ajouté, soit près de 4 grammes par portion en moyenne. Au Nigeria, le taux de ce sucre impropre à la consommation des bébés grimpe à 6,8 g et au Sénégal à 5,9 g pour la même bouillie.

Les experts médicaux sont unanimes : ce sont des taux de sucre beaucoup trop élevés et dangereux pour la santé des bébés de six mois. L’Organisation mondiale pour la santé alerte sur le risque d’obésité dû à l’exposition précoce au sucre ajouté.

En Europe, ces mêmes produits sont commercialisés sans sucre

Pour sa défense, l’entreprise Nestlé a réagi le 22 avril dernier via un communiqué en affirmant respecter les législations des différents pays alors qu’il n’existe aucun organe de régulation de l’industrie alimentaire dans la plupart des pays africains dans lesquels ces produits sont commercialisés.

« Cela ne compromet pas la valeur nutritionnelle des produits pour les bébés ou les jeunes enfants. Notre portefeuille de marques de céréales comprend des options avec et sans sucre ajouté. Cela vaut également pour plusieurs de nos marchés en Asie, en Amérique latine et en Amérique du Nord où les choix de produits sans sucre ajouté sont aussi possibles », explique-t-elle.

Des études montrent cependant que les taux d’obésité chez les enfants nourris avec les produits Nestlé sont passés de moins de 2% à plus de 13%. Outre les caries dentaires précoces et d’autres problèmes de santé, cette absorption excessive de sucre ajouté pourrait entraîner des conséquences sociales et familiales graves, telles que des retards de développement et une baisse de la qualité de vie.

Par ailleurs, cette polémique autour des produits Nestlé soulève des questions cruciales sur la sécurité alimentaire et la protection de la santé des nourrissons dans les pays à faibles revenus. C’est pourquoi l’Organisation Mondiale de La Santé recommande l’allaitement maternel exclusif du nourrisson. L’OMS recommande également de poursuivre l’allaitement après l’introduction d’aliments complémentaires jusqu’à deux ans ou plus.

Selon Nestlé, la différence entre les produits vendus en Europe et en Afrique n’a rien de discriminatoire mais s’explique par plusieurs facteurs dont la disponibilité des ingrédients au niveau local.




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