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Rescue workers stand amid the rubble of a building after following an earthquake in Elazig, eastern Turkey, on January 25, 2020. Rescue workers raced against time on January 25 to find survivors under the rubble after a powerful earthquake claimed 22 lives and left more than 1,200 injured in eastern Turkey. The magnitude 6.8 quake struck in the evening of January 24, with its epicentre in the small lakeside town of Sivrice in Elazig province, and was felt across neighbouring countries. / AFP / BULENT KILIC

Séisme en Turquie : à défaut des survivants, les familles veulent récupérer leurs morts

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Dans le sud de la Turquie, après le séisme de ce 6 février, plus les jours passent et plus les espoirs de retrouver des vivants sous les décombres s’amenuisent. Beaucoup de familles se sont faites à l’idée, mais veulent tout de même récupérer les corps pour pouvoir les enterrer.

Dans les ruines d’Iskenderun, Mustafa, un sauveteur venu d’Istanbul, fouille les mêmes décombres depuis trois jours. Il commence à perdre espoir. « Au total, il y a cent personnes sous cet immeuble. On continue à les rechercher, mais on n’entend plus aucun signe de vie », raconte-t-il.

Devant le tas de gravats, un ancien immeuble de sept étages. Plusieurs familles patientent autour d’un feu. Depuis lundi, elles ont installé tentes, générateurs et rondins de bois en guise de chaises. Suna veut à tout prix être présente si le corps d’un des membres de sa famille est retrouvé. « Aujourd’hui, dit-elle, quatre corps ont été sortis. Mon frère, ma mère, mon père et ma tante. »

Pas le moment de pleurer

Veli, un cousin, ne partira pas tant qu’il n’aura pas retrouvé tous les membres de sa famille. Qu’ils soient vivants ou morts : « Hier, nous avions un peu d’espoir, peut-être 5%, mais aujourd’hui, aucune chance. Je sais que je ne peux pas dire ça, car nous avons besoin d’espérer, mais je sais aussi que personne ne peut survivre sous ce genre d’immeuble durant trois jours et demi, sans eau. Je n’y crois plus, même si je veux encore y croire. On essaie au moins de retrouver les corps en une pièce, pour les enterrer dignement. »

Descendu des gravats, un sauveteur apporte un pull à Suna, peut-être celui d’un membre de sa famille. La jeune femme ferme les yeux, le renifle puis le glisse dans un sac, avec tous les objets récupérés par Veli. « Pour le moment, ce sont surtout les photos qui nous importent, explique-t-il. Aujourd’hui, j’en ai trouvé plus de cent, je les collecte toutes, en leur mémoire. C’est la seule chose que je puisse faire désormais. »

Des traces de mémoire, ils en auront bientôt besoin pour se recueillir. Mais pour l’heure, ce n’est pas le moment de pleurer, disent-ils, il faut continuer à chercher.

Avec RFI




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