La gouvernance de Faure Gnassingbé fait des mécontents, lesquels l’opposition mobilise depuis plusieurs mois contre le fils de l’ancien président Eyadéma Gnassingbé, décédé le 5 février 2005 après 38 ans de règne sans partage.
Au cœur de la fronde, Tikpi Atchadam, le leader du Parti national panafricain (PNP) qui a pris le maquis depuis les violentes manifestions du 19 août 2017, mais continue de mobiliser à distance ses militants avec pour principal mot d’ordre : écarter la « dynastie Gnassingbé ».
A travers ses discours virulents sans toutefois emprunter des accents révolutionnaires, le tribun envisage la création d’un Sénat au niveau communal, dénonce la « monarchisation » de l’État et exige le retour à la Constitution de 1992 mais aussi l’effectivité du vote de la diaspora togolaise.
A la veille d’une série de manifestions de trois jours (31 janvier et 1 et 3 février 2018) de la coalition des 14 partis politiques, le président du PNP a livré son traditionnel message audio dans lequel il s’est de nouveau attaqué au président togolais Faure Gnassingbé, qui selon ses analyses constituent une plaie béante pour la région ouest-africaine.
« Tout le monde sait en Afrique que le Togo est une anomalie à corriger dans la région ouest-africaine », a-t-il affirmé avant de soutenir que « le pouvoir de Lomé est désorienté », raison pour laquelle « il s’est lancé dans une répression folle des opposants ».
Ce dernier estime que le pouvoir de Faure Gnassingbé « joue les indifférents » mais il est rejeté en Afrique et dans toutes les chancelleries occidentales qui sont unanimes sur le fait que le pourvoir de Lomé est une « anomalie qu’il faut corriger ».
« Face à une autorité élue par les citoyens, la barbarie dont nous avons été victimes depuis le 19 août 2017, n’aurait pas eu lieu sans qu’aucun député de UNIR ne lève à ce jour le petit doigt, ne serait-ce que pour défendre les populations qui l’a élu à l’Assemblée nationale. Les populations de certaines localités ont subi le traitement d’une rare violence », a-t-il dénoncé.
Dans sa déclaration, le juriste a appelé à une mobilisation accrue pour les marches des 31 janvier, 1er et 3 février.
« Soyez plus nombreux, femmes, hommes, jeunes de toutes les catégories socio-professionnelles. Avec l’alternance, c’est tout le monde qui gagne. Nous triompherons assurément, nous arriverons à bon port pour la simple raison qu’au départ, nous avons placé notre navire dans le sens du courant contemporain de l’histoire universelle de l’humanité », a-t-il lancé.
Point n’est plus besoin selon lui, que le pouvoir de Faure Gnassingbé cherche à distraire l’opinion par des « thématiques sans aucune pertinence ». Car, fait-il savoir, le mécontentement, à la hauteur de la prise de conscience, est général.
Tikpi Atchadam, 50 ans, celui qui ne retenait pas vraiment l’attention des observateurs, constitue désormais un casse-tête pour les dirigeants togolais. Même si le camp d’en face lui prête des relents de « djihadisme », des attributs qu’il rejette avec vigueur, il faut reconnaître qu’il mobilise. Et le peuple l’adule. Chacun sait qu’il faudra dorénavant compter avec lui, mêmes ses compères de l’opposition.