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Actuellement en exil tout comme son rédacteur en chef Isidore Kouwonou, le journaliste d’investigation togolais Ferdinand Ayité est lauréat du Prix international de la liberté de la presse 2023, décerné par le Comité pour la protection des journalistes.
Connu pour ses reportages courageux sur la corruption présumée du régime togolais, renseigne RFI, le CPJ salue son travail, celui de « dénoncer la corruption, les abus et les actes répréhensibles ».
Et ce, « malgré les efforts considérables déployés pour les réduire au silence ».
En mars dernier, faut-il le rappeler, Ferdinand Ayité a été condamné à trois ans de prison pour « outrage à l’autorité et propagation de fausses informations ».
« Ferdinand Ayité a collaboré à l’enquête sur les Panama Papers, et son numéro de téléphone figure sur une liste du projet Pegasus », écrit le CPJ.
« Ferdinand Ayité mérite ce prix pour de nombreuses raisons, dont son engagement à enquêter sur les puissants », a expliqué Jonathan Rozen, chercheur au CPJ.
« C’est l’un des journalistes les plus ciblés au Togo ces dernières années. Il a subi un harcèlement constant, des menaces de poursuites, une surveillance, et il a été arrêté pour son travail« , ajoute ce dernier.
Pour Ferdinand Ayité, cette récompense est un mélange de fierté et d’amertume. Mais, dans le même temps, ce prix représente beaucoup pour la presse togolaise.
« Il est quasiment impossible aujourd’hui de faire de l’investigation au Togo à cause de toute cette batterie de mesures répressives que le gouvernement a toujours déployé à travers les institutions, à travers la justice, le harcèlement fiscal des journalistes. Donc ce prix est quand même un coup de projecteur sur la situation de la presse au Togo« , a laissé entendre Ferdinand Ayité.
A rappeler que trois autres journalistes de Géorgie, d’Inde et du Mexique sont également récompensés.
Ferdinand Ayité et les trois autres lauréats devraient recevoir leur prix en novembre prochain, à l’occasion d’une cérémonie à New York.
