Le parlement français veut redorer l’image de Paris, de plus en plus détérioré sur le continent africain. En d’autres termes, mieux vendre « la marque France ».
Le député Modem Bruno Fuchs et sa collègue LR Michèle Tabarot, ne sont guère tendres avec la stratégie mise en place depuis une vingtaine d’années.
Et pas non plus avec la méthode d’Emmanuel Macron. Ils rendent une série de préconisations pour améliorer cette relation.
Et justement, la politique de la France vis-à-vis des coups d’État fait partie des critiques adressées par Bruno Fuchs et Michèle Tabarot.
Il faut cesser le double standard d’en condamner certains, comme au Mali ou au Burkina Faso, tout en validant d’autres, comme au Tchad, dénoncent les deux députés.
Les « maladresses vexatoires », dans les mots – comme ceux d’Emmanuel Macron envers le président congolais Félix Tshisekedi en mars 2023 – ou dans les actes – le sommet Afrique France de Montpellier où n’avaient pas été conviés les chefs d’État africains – doivent aussi cesser selon les parlementaires.
Tout comme une politique des visas jugée « humiliante » par les élites africaines.
Bruno Fuchs et Michèle Tabarot appellent donc à plus de cohérence et de respect : ils proposent ainsi de créer un visa spécifique pour les pays d’Afrique francophone, de rebâtir un corps diplomatique plus vigoureux et plus ouvert aux Français afro-descendants.
Autres recommandations : transformer l’Agence Française de Développement en France Partenariat, ou encore remettre la politique africaine de la France au cœur du débat parlementaire.
Parmi les autres recommandations, il y a celle d’enseigner « l’Afrique d’aujourd’hui » dans les écoles françaises, et de développer les études africaines dans les grandes écoles du pays, voire créer un Institut des hautes études sur l’Afrique.
Une logique qui serait complétée par l’évolution des Instituts français, qui seraient plus étroitement associés avec les pays d’accueil, tout en renforçant ce réseau.
Un renforcement de moyens est également préconisé pour les ambassades, afin que celles-ci puissent par exemple accompagner financièrement des projets sur le terrain.
Enfin, les deux députés regrettent un manque de communication positive sur les actions de la France en Afrique, alors que les moyens alloués sont en augmentation (15,5 milliards d’euros de prêts ou de dons entre 2020 et 2022).
Objectif : éclairer sur les efforts fournis et moins se focaliser « sur la communication politique et militaire ».
Bruno Fuchs et Michèle Tabarot revendiquent par ailleurs un rôle accru à ce sujet de l’audiovisuel public.
En août 2023, lors de la conférence des ambassadeurs de France, le président Emmanuel Macron avait d’ailleurs lui-même parlé de RFI et France 24 comme d’un « formidable levier de rayonnement ».
Les Sociétés des journalistes des deux médias avaient réagi en rappelant leur indépendance et qu’ils ne sont pas des « instruments d’influence ».