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Greffe de rein au Sénégal, une grande première !

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Une prouesse inimaginable de la part du corps médical sénégalais. Appuyé par des spécialistes turcs, il a réalisé il y a une semaine, avec succès, les trois premières transplantations rénales du pays.

Réalisées grâce à la collaboration du CHU Le Dantec de Dakar et de l’hôpital militaire de Ouakam, ces opérations suscitent l’espoir chez les personnes atteintes d’insuffisance rénale, environ 5 % de la population et pour qui, la maladie est un fardeau physique autant que financier.

Le professeur Babacar Diao, chirurgien urologue à l’hôpital militaire de Ouakam a coordonné ce travail d’équipe.

Il s’exprime dans un entretien exclusif avec nos confrères de RFI, dont voici un extrait :

RFI : D’un point de vue médical, c’est une opération compliquée à faire une greffe de rein ?

La greffe de rein, sur le plan technique, n’est pas compliquée, mais c’est l’organisation qui est derrière la greffe de rein, la rigueur qu’il faut mettre dans cette organisation, le fait de pouvoir travailler en équipe. Plusieurs personnes vont intervenir et il ne doit pas y avoir de maillons faibles dans cette chaine. Ce qui rend la greffe difficile en Afrique, c’est que nous, Africains, n’avions pas la culture d’avoir certaines organisations en milieu hospitalier. Il faut éviter les va-et-vient. Ici, la culture africaine, c’est que si vous avez un malade quelque part, toute la famille peut venir dire « Bonjour ». Ici, ce n’est pas possible, donc c’est cette organisation-là qu’il fallait mettre en place et qui n’est pas habituelle chez nous, c’est ça qui était difficile. Je pense que pour ces premières greffes, nos équipes ont vu comment on doit travailler dans le cadre de la greffe et je pense qu’ils l’ont compris. Mais sur le plan technique, nous faisions déjà des interventions beaucoup plus complexes pour les cancers du rein ou les reins détruits.

RFI :Qu’est-ce que ça représente cette réussite médicale pour le Sénégal ?

Je pense que c’est une bonne chose pour le Sénégal. Comme je l’ai dit à tous les membres de l’équipe quand je les ai félicités, nous n’avons pas fait quelque chose d’extraordinaire, non, mais nous avons fait quelque chose de bien pour nos populations. Nous avons essayé de combler un retard. En Europe, les gens transplantent depuis plus d’un siècle donc il nous faut rattraper ce retard-là. C’est tout ce que nous avons fait. Nous n’avons pas innové donc je trouve que c’est une excellente chose de pousser son État à aller vers ce que j’appelle la souveraineté sanitaire, c’est-à-dire prendre en charge tous ses patients au pays.




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