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Guinée : ces jeunes qui influent sur l’avenir du continent

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Ils sont jeunes, dynamiques et  font partie des acteurs du développement de l’Afrique. Apres avoir passé six semaines dans les universités américaines et échangé avec le président Barack Obama grâce à l’Initiative des Jeunes Leaders Africains (YALI), les six jeunes entrepreneurs guinéens sur les 500 ayant bénéficié du programme sont de retour dans leur pays d’origine. « C’est des exemples à suivre », a affirmé Moustapha Naité, le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi jeune. Place donc à la restitution de leurs expériences reçues  durant leur séjour à Washington aux Etats Unis. Ces jeunes reviennent également sur leur parcours.  Voici des extraits de leur discours lors dune récente conférence de presse. Propos recueillis par nos confrères de Guineenews.

Alpha Yaya Souaré : « Mon parcours est simple, je suis diplômé de l’Institut Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises en Guinée. J’ai une formation en comptabilité et finance. Après, j’ai été recruté comme auditeur financier dans un cabinet d’audit.  J’y ai passé quatre ans en  formation d’audit, comptabilité  et conseil. Après, j’ai été recruté dans une autre société comme responsable. Malgré tous les avantages que je pouvais avoir, mon sens d’innovateur et ma passion pour l’entreprenariat m’ont  poussé à créer une société. Une société pas dans le transport ou dans mon domaine professionnel, mais une société dans l’élevage. Avec trois collègues, on a créé une ferme avicole. Aujourd’hui, on a l’une des plus grandes et plus modernes sociétés avicoles en Guinée. On a 22 000  poules pondeuses qui donnent à peu près 18 000 oeufs par jour. Ne vous méprenez pas ! Au Sénégal, les plus petites fermes ont 100 000  poules pondeuses. Le plus grand employeur du Sénégal a au minimum  600 000  poules pondeuses.  Et c’est ça qu’on veut atteindre. Avec l’élevage, l’employabilité des jeunes est incroyable. Aujourd’hui j’ai vingt deux mille poules pondeuses. Pour la nourriture de ces vingt deux mille poules, j’ai  besoin à peu près d’une tonne de maïs par jour. Une tonne de maïs par jour fait travailler au minimum cinq à six personnes sur une superficie de 500 hectares. C’est incroyable le nombre d’emplois que la ferme avicole peut créer dans les communautés rurales. Notre objectif aujourd’hui, c’est d’être dans cinq ou six ans, les plus grands employeurs de la Guinée. Nous voulons avoir 1 million de poules pondeuses, qui donneront à peu près 600 000 à 700 000  oeufs. Et même ça, c’est insuffisant ! Quand vous prenez les statistiques sur la consommation des oeufs en Guinée, c’est à peu près 30 personnes qui se partagent un oeuf par jour. C’est extraordinaire.  Aux États-Unis, il y a un terme qu’on nous a appris en tant qu’entrepreneurs. Ce terme c’est :  » sortez de la maison, allez innover, travaillez dur. »  Il y a des incubateurs aux États-Unis où on créé chaque jour une idée qu’on peut mettre sur le marché. Tout le monde y est dans l’entreprenariat.  Dans l’université dans laquelle j’étais, il y avait des enfants de 12 à 15 ans qui y ont été reçu pour des cours d’été. Ces enfants  font des études de marché, ils sortent dans la rue, et posent des questions sur les prix  des produits. Il faut qu’on introduise l’esprit d’entreprenariat dans le système éducatif guinéen. Je suis persuadé qu’il y a des gens en Guinée qui peuvent faire les mêmes choses faites aux États-Unis. » Je suis un jeune guinéen qui croit en l’avenir de la Guinée, qui croit en l’avenir de l’Afrique. Les  meilleures perspectives sont en Afrique. Dans 10 à 15 ans, les voyages du monde se feront en Afrique. Et la Guinée doit faire partie des destinations privilégiées de tous ces gens qui veulent venir en Afrique…»

Mamadou Yaya Diallo : « Je suis juriste de formation. J’ai fait droit de l’environnement en France. Après mes études, j’ai fait le choix de revenir en Guinée.  Ce qui n’est pas le cas de plusieurs jeunes dont je ne blâme pas, mais que j’aimerais qu’ils apportent un petit peu leurs expertises en Guinée. Depuis 2011 je travaille pour une organisation non gouvernementale qui s’appelle Guinée Écologie. Par an, nous formons pratiquement 120 jeunes dans le domaine de la conservation de la biodiversité. En ce moment, nous avons un projet de conservation des chimpanzés à Labé […] Ce que j’ai surtout appris États-Unis, c’est le volontariat. En Afrique, quand tu parles du volontariat, les gens te diront écoute, moi j’ai envie d’avoir de l’argent pour pouvoir manger. Mais il faut savoir que le volontariat enrichit les CV. Le volontariat fait grandir la communauté. Je voudrais que nous jeunes, nous ayons l’esprit civique ».

N’Sira Daraba Diakité : « J’ai huit ans d’expérience dans le développement communautaire. J’ai surtout travaillé dans le milieu rural en Haute-Guinée et en Basse-Guinée. Je travaille pour une compagnie minière dans le cadre de la réinsertion et de la compensation des personnes impactées. Nous appuyons ces personnes impactées dans la restauration de leurs activités quotidiennes comme l’agriculture ou le maraichage. Parallèlement, je suis membre d’une ONG basée en Haute-Guinée. L’ONG fait des plaidoyers pour la transparence dans les industries extractives et nous travaillons aussi pour le respect des droits humains. Nous sommes des partenaires du NED et d’OSIWA. Nous venons de mettre en place un programme qui va sillonner dans les prisons du pays pour s’imprégner des conditions de détention.   En partant de mon histoire, je pense qu’on a une grande opportunité dans ce pays. J’ai fait l’Anglais. Mais bien avant, après le BAC,  j’avais voulu aller en France, et j’ai un peu embêté mes parents pour cela. Finalement, je peux dire que Dieu m’a éclairé,  je suis allé à Dabola, j’ai commencé à travailler là-bas. Mon premier patron m’a dit de ne pas regarder l’argent, de regarder d’abord l’expérience. Il m’a dit que dans sept à dix ans, je pourrais avoir 20 fois ce que je gagnais à l’époque. Je remercie Dieu. Ce n’est pas 20 fois, mais je gagne peut-être 15 fois ce que je gagnais à l’époque. Je sais que ce n’est pas facile pour les jeunes. Mais se plaindre n’est pas non plus la solution. Au sommet, un jeune à poser la question au président Obama en lui disant :  » près de 60 % de vos fonds sont destinés aux entrepreneurs, qu’en est-il pour nous autres ? « . Le président Obama lui a dit :  » ah oui,  je vous comprends. C’est ça le problème de la jeunesse. Vous pensez trop à l’argent. Moi j’ai commencé par du porte-à-porte pour informer les gens sur leurs droits. Je n’avais pas un franc. Mais je voulais aider les communautés à se prendre en charge, et à transformer leurs idées parce que c’est les idées qui payent. » Ce n’est pas étudier dans les grandes écoles qui payent !   Comme je le dis souvent avec certains de mes collègues, j’ai toujours dit que la jeunesse guinéenne a besoin de visibilité et non de publicité ! J’exhorte le ministre de la Jeunesse à continuer dans les petites choses qu’il fait aujourd’hui pour accompagner la jeunesse guinéenne… »

Pierre Balamou : « Je suis médecin en gestion des programmes de santé.  Cela peut vous étonner de voir un médecin parmi les jeunes leaders du programme YALI. Mais, j’ai commencé à exercer le leadership depuis l’université. Lorsque je me suis rendu compte que chacun de nous peut être utile à sa communauté, à son pays, que chacun de nous peut contribuer à transformer son environnement, son pays et le continent africain, j’ai commencé à former des gens. à Gamal, j’ai formé beaucoup de jeunes en leadership et en gestion des projets.  Mon ambition a toujours été comment acquérir beaucoup de connaissances pour mettre à la disposition de ma communauté et de mon pays. J’ai donc été sélectionné pour participer au Programme YALI. J’ai participé à la formation en management public à l’université de Morgan State. Là-bas, nous avons été exposés à un environnement diversifié, qui nous a permis d’identifier des grandes approches en matière de bonne gouvernance, de gestion des institutions et surtout en matière d’engagement communautaire. Cela a été vraiment une bonne expérience pour moi. J’ai compris que rien n’est impossible. Toute chose semble impossible jusqu’à ce qu’elle soit réalisée. J’invite les jeunes guinéens à avoir cette fin de transformer notre Guinée. Partout où je me trouve, je me bats pour que les gens s’intéressent à mon pays. Et ça doit être le travail quotidien de nous tous.  Aux Etats-Unis, j’ai fait tout ce qui était de mon possible pour hisser le nom de la Guinée. Mais mon combat ne s’est pas limité qu’à la Guinée. Il s’est étendu sur toute l’Afrique. Nous devons avoir la vision générale d’émancipation nationale et internationale. Nous sommes tous au courant que notre continent l’Afrique, a émergé ces dernières années, et s’est présenté comme le centre d’attraction mondiale. Tous les acteurs s’intéressent à l’Afrique. Le gros du travail repose sur nous. Comment nous pouvons faire pour profiter de toutes ces opportunités qui s’offrent à nous ? C’est la question que tout un chacun de nous doit se poser. »

Sékou Mansaré : « Je suis un ingénieur en système électro énergétique, directeur du Centre Espoir à Dalaba. Le Centre a pour mission d’autonomiser la jeunesse en l’appelant à faire des jugements matures et responsables pour accroitre leur chance d’employabilité sur le marché de l’emploi. Nous contribuons à l’amélioration de leurs compétences en Anglais, en informatique et en création d’entreprise au niveau communautaire. Vous pouvez être étonnés de voir un électricien au Mandela Washington Fellowhip (NDLR: le nouveau nom de Yali). J’ai fait l’Anglais à l’université, et j’ai reçu des formations dans divers autres domaines comme l’informatique. Nous croyons au développement d’un pays à partir de la base. Nous croyons beaucoup au gouvernement, mais nous croyons que tout individu peut faire quelque chose […] Le développement ne se base pas sur le gouvernement, mais il commence au niveau le plus bas                      




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