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MIGRANTS : l’Italie ouvre une nouvelle crise avec l’Europe

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Le gouvernement donne 24 heures à la Commission européenne pour trouver une solution pour accueillir les 177 migrants sauvés par le navire Diociotti, sans quoi elle ne paiera plus sa cotisation au budget de l’UE.

Le gouvernement italien parle d’une seule voix sur le dossier migratoire : celle du ministre de l’Intérieur et leader de la Ligue, qui  exige que les pays européens accueillent les 177 migrants sauvés par le navire Diciotti – vingt-sept mineurs ont été autorisés à débarquer dans le port de Catane tandis que 150 adultes sont toujours confinés à bord.

Luigi di Maio, leader du M5S épouse la ligne intransigeante de Matteo Salvini dont la fermeté en fait l’un des ministres les plus populaires. Il lance un ultimatum à la Commission européenne, à qui il donne 24 heures pour parvenir à un accord sur la répartition des migrants. « Si Bruxelles n’y arrive pas, l’Italie ne sera plus disposée à verser chaque année 20 milliards d’euros à l’UE, le montant de sa contribution au budget de l’UE », affirme le vice-président du conseil.

Il ne fait pas là preuve d’excès que dans le ton utilisé, mais aussi dans les chiffres qu’il avance, puisque, en moyenne ces dix dernières années, Rome a contribué à hauteur de 14 milliards d’euros par an au budget communautaire. Se soustraire à cette obligation signifierait évidemment quitter l’Union Européenne ce qui n’est, actuellement, envisagé sérieusement par personne.

Entretenir l’euroscepticisme grandissant

La menace de Luigi di Maio vise à entretenir l’euroscepticisme grandissant de l’opinion publique désigné comme bouc émissaire à la moindre difficulté ou crise à laquelle le gouvernement est confronté.

L’effondrement du pont Morandi à Gênes le 14 août dernier est « la faute des contraintes de Bruxelles qui nous empêchent de dépenser de l’argent pour sécuriser les écoles où vont nos enfants ou les autoroutes sur lesquelles voyagent nos travailleurs » avait immédiatement commenté Matteo Salvini. Elles seront de nouveau dénoncées cet automne lorsqu’il faudra soumettre le budget italien à la Commission Européenne en faisant les comptes, avec l’inquiétude des marchés et  des promesses électoralistes irréalisables .

Hystériser la question migratoire

Un alibi également idéal pour les renier, mais surtout pour entretenir à peu de frais la côte de popularité record un gouvernement qui s’établit à 60% d’opinion favorable. Hystériser la question migratoire pourra en effet s’avérer utile lors des élections européennes au printemps prochain ou en cas de législatives anticipées.

 Les vrais otages se sont les Italiens. Otages des immigrés et de l’Europe depuis trop longtemps. 

Matteo Salvini est maître en la matière, ne cessant de répéter que l’Italie « ne sera plus le camp de réfugiés de l’Europe ». A ceux qui lui reprochent de «  séquestrer les migrants à des fins de propogande politicienne », le ministre de l’Intérieur rétorque immédiatement par une énième provocation. « Les vrais otages se sont les Italiens. Otages des immigrés et de l’Europe depuis trop longtemps. ». Il accuse cette dernière de « lâcheté » et attend des « gestes concrets car nous n’avons plus confiance ».

Une perte de confiance réciproque tandis que les migrants à bord du Diociotti cherchent à ne pas perdre espoir en une solution rapide. Après huit jours de confinement, leur situation humanitaire et sanitaire se détériore.

Source : LES ECHOS




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