Le président sénégalais Macky Sall a annoncé ce samedi 3 février 2024 après-midi le report sine die de la présidentielle prévue le 25 février prochain. Une décision qu’il a justifiée par la crise actuelle, dont il espère sortir via un dialogue politique. C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’une élection est repoussée.
Analysant cette décision, Babacar Gueye est professeur de droit constitutionnel à l’université Cheikh-Anta-Diop, estime que « le report de la présidentielle ne repose sur aucune base juridique valable ».
« Il n’invoque que l’article 42 de la Constitution qui fait de lui le garant du bon fonctionnement des institutions. Or, il se trouve que nous ne sommes pas en crise institutionnelle en ce moment. Les institutions fonctionnent bien, la justice fonctionne bien, le Conseil constitutionnel rend ses décisions, l’Assemblée nationale a créé une commission d’enquête parlementaire pour enquêter sur des cas de corruption supposés », affirme ce dernier, qui est par ailleurs, président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections.
« Le mandat [de Macky Sall] se termine le 2 avril. Le 2 avril, il n’est plus président. Il veut organiser un dialogue ? Alors que le dialogue soit organisé à l’intérieur de ce délai, et que le 2 avril, il quitte le pouvoir, comme cela est prévu par la Constitution. Sinon, on déboucherait sur un coup d’État constitutionnel », soutient-il.