Accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État et arrêté le mardi 21 avril dernier, l’opposant Agbeyome KODJO passe ce jour, son quatrième jour dans les locaux du SCRIC. Livré à la justice togolaise, le député déchu de son immunité parlementaire ne peut pas compter sur la CEDEAO.
En effet, la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest, par la voix de Jean-Claude Kassi Brou, a exprimé ce vendredi sur la RFI ne pouvoir intervenir pour la libération de celui qui clame avoir remporté le scrutin présidentiel de février dernier.
» La CEDEAO n’a pas le pouvoir d’exiger la libération de Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, arrêté pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État » a fait savoir Jean-Claude Kassi Brou, le président de la CEDEAO.
« Il y a des lois et des règles internes dans chaque pays. Donc ce que nous savons c’est qu’il y a eu des élections et les résultats ont été proclamés par la Cour Constitutionnelle. Il y a eu une action visant à lever l’immunité parlementaire compte tenu de certains actes qui ont été posés et donc l’immunité a été levée. Et comme je l’ai dit, les pays ont leurs lois. Donc je ne peux pas apporter de jugement actuellement là-dessus », a-t-il expliqué.
Ayant accompagné et observé ladite élection, la CEDEAO reste convaincue qu’elle s’est déroulée dans de « bonnes conditions » malgré les nombreuses voix qui se sont levées pour affirmer le contraire et les contestations qui s’en sont suivis.
« Pour les élections présidentielles, comme on le fait un peu partout, nous avons accompagné au plan technique la CENI et nous avons envoyé une mission d’observation et je crois que les résultats avec les autres missions d’observation ont révélé que les élections se sont passées de manière normale. Donc à ce point, nous avons au niveau de la CEDEAO fait les accompagnements conformément aux orientations qui ont été données par les Chefs d’État », a-t-il indiqué.
Pour l’heure au Togo, de différentes voix se lèvent pour réclamer la libération de l’ancien premier ministre. C’est bien le cas de la Conférence des évêques du Togo, des églises presbytériennes et évangéliques et de quelques partis politiques qui estiment simplement que seuls des solutions politiques peuvent être trouvées à la crise actuelle.