Selon le Groupe d’action financière (Gafi), le Cameroun rejoint de ce fait le Vietnam, la Croatie, ainsi que 23 autres pays dont le dispositif juridiques en matière de lutte contre ce fléau présente des déficiences stratégiques.
Le Cameroun vient de rejoindre le cercle fermé des pays soumis à une « surveillance renforcée » du Groupe d’action financière (Gafi), l’organisation de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Selon cette organisation, l’arsenal juridique du pays présente des « déficiences stratégiques dans son régime de lutte » contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la prolifération d’armes de destruction massive. Le Cameroun rejoint ainsi la Croatie et le Vietnam, 23 autres pays qui figurent déjà sur cette liste.
Le Gafi a salué une avancée majeure, puisque selon cette organisation, le pays a effectué des progrès au cours des dernières années en termes d’implémentation des mesures recommandées par le Gafi. L’organisation a en outre appelé le pays à « achever son plan d’action rapidement et dans les délais convenus ».
S’appuyant sur les données de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), la Commission nationale anti-corruption (Conac), dans son dernier rapport 2021, chiffre à 135 milliards Fcfa le préjudice financier causé au Cameroun par la circulation des flux financiers illicites liés au blanchiment d’argent, au financement du terrorisme et aux trafics divers.
En hausse de 11 milliards Fcfa par rapport à l’année 2020, où ces pertes étaient de 124 milliards Fcfa. Sur la période 2006-2021, le volume des flux financiers illicites répertoriés dans le pays atteint 1869 milliards Fcfa.
Selon l’Anif, les banques sont le premier vecteur du blanchiment de capitaux, (73,60% de déclarations suspectes), suivies des opérateurs de transferts d’argent (18,62%), le Mobile et les établissements de microfinance (1,15%).
Essama Aloubou