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Boko Haram : le coup de gueule du Prix Nobel Wole Soyinka

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De passage à Paris (le 19 décembre 2014) pour le lancement de la traduction française de la pièce théâtrale « Opéra Wonyosi », l’écrivain et dramaturge nigérian Wole Soyinka dénonce l’incapacité du régime en place à mettre fin à la « folie » de la secte islamique Boko Haram qui dicte sa loi dans le nord du Nigéria.

Pour le Prix Nobel nigérian, les autorités de son pays commettent une grave erreur en tentant de négocier avec Boko Haram au lieu de le combattre. « La menace que cette situation fait peser sur le Nigeria est pire que la crise du Biafra qui avait failli dans les années 1960 détruire le pays », a-t-il indiqué.

Pour rappel, les actions du groupe islamique ont fait plus de 4000 morts et des milliers de déplacés depuis 2009. «  Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est la dégradation même du spirituel en l’homme », s’indigne l’écrivain.

Originaire du pays yoruba (ouest du Nigeria), Wole Soyinka est né le 13 juillet à Abeokuta. Après des études supérieures en Angleterre et un séjour au Royal Court Theatre de Londres, il retourne au pays où il fonde sa propre troupe, « Masks ».

Créateur d’un véritable théâtre africain, il se révèle dans une quinzaine de pièces, comme Les épreuves du frère Jéro (1964), satire de la situation politique et du fanatisme religieux au Nigeria.

Indissociable de son œuvre fortement enracinée dans la culture de son pays, l’engagement militant de Wole Soyinka se radicalise dès 1965, date à laquelle il est accusé d’avoir diffusé à la radio un enregistrement invitant à la révolte contre le féodalisme et le totalitarisme.

Pendant la guerre civile nigériane, l’écrivain, qui se rend en territoire rebelle, comme était désignée la province séparatiste du Biafra, est emprisonné de 1967 à 1969, expérience qui lui inspire « Cet homme est mort » (1972). Libéré, il enseigne le théâtre à Ibadan, puis la littérature comparée à Ife, dans le sud-ouest du Nigeria.

Wole Soyinka a vécu en exil entre 1994 et 1998, quittant clandestinement son pays, sous le régime du général Sani Abacha, dans la foulée des mouvements de contestation contre le pouvoir militaire.

Chasseur, connaisseur de vins et attaché à son intimité, il ne s’est pas pour autant éloigné des questions qui touchent son pays avec l’âge.

En janvier 2012, il avait participé à des manifestations contre le président Jonathan, après une hausse des prix de carburant.

Soyinka s’est essayé à toutes les formes d’écriture. Il rend compte de la complexité du continent africain dont il restitue, sur le plan littéraire, la grandeur ancestrale et « l’âme noire ».

Son œuvre, polymorphe et occidentalisée, est essentiellement rédigée en anglais et s’inspire des mythes et du folklore yoruba dont il est issu.

Ses productions théâtrales combinent généralement la tradition du spectacle africain à l’art classique et moderne du théâtre occidental.

Il est aussi l’auteur de nombreux recueils de poésie et de romans et un récit autobiographique.

L’œuvre de Wole Soyinka est écrite en anglais. Les ouvrages suivants sont disponibles en français (la date indiquée est celle de l’édition française) :

  • Le lion et la perle (1959)
  • Les Interprètes (1979)7
  • Aké, les années d’enfance (1984)
  • Cet homme est mort (1986)
  • La mort et l’écuyer du roi (1986)
  • Une saison d’anomie (1987)
  • Cycles sombres (1987)
  • Les Bacchantes D’Euripide: Rite de communion (1989)8
  • La route (1993)
  • Ibadan, les années pagaille. Mémoires : 1946-1965 (1999)
  • La Barrière de jacinthes (1999)
  • La Danse de la forêt (2000)
  • Les gens du marais (2000)
  • Il te faut partir à l’aube (2007)
  • Requiem pour un futurologue (1990)
  • Fous et spécialistes (1990)
  • Du rouge sur les feuilles de cam (1990)
  • La récolte de Kongi (1988)



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