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Ces camerounaises qui tutoient la cime de la littérature

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Femmes toutes originaires du Cameroun, elles font briller la littérature camerounaise à travers le monde grâce à leur engagement.

Imbolo Mbue

Originaire du Cameroun et aujourd’hui citoyenne américaine, Imbolo Mbue est née en 1975 à Limbé dans la région de Sud-Ouest. Elle s’est fait connaître en 2016 en publiant son premier roman, Voici venir les rêveurs, devenu un best-seller mondial. Son nouveau roman, Puissions-nous vivre longtemps, est un récit épique sur l’Afrique postcoloniale prise au piège de ses matières premières et de la corruption.

Elle incarne l’espoir dans ces pages par la jeune génération, qui se montre plus militante que ses aînés et aussi plus consciente des enjeux écologiques du développement.

Son roman Voici venir les rêveurs, emporte le PEN/Faulkner Award 2017. Son deuxième roman How Beautiful We Were paru en 2021 chez Random House et publié en français sous le titre Puissions-nous vivre longtemps chez Belfond a reçu le prix littéraire Les Afriques 2022.

Djaili Amadou Amal

Djaïli Amadou Amal (1975-) née en 1975 à Maroua dans le département de Diamaré situé dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, est une militante féministe et écrivaine camerounaise.

Son premier roman Walaande; l’art de partager un mari, paru en 2010, lui conféra une renommée immédiate. C’est un témoignage autobiographique car il a été écrit par une femme qui a vécu cette situation de l’intérieur. « Quand tu entres dans une famille polygamique, tu dois être aveugle et sourde. Que tes yeux ne voient rien, tes oreilles n’entendent rien, ta bouche ne dise rien ». Le Prix du jury de la Fondation Prince de Claus à Paris, obtenu dans la foulée de sa parution, a valu à l’ouvrage d’être traduit en langue arabe et diffusé dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient.

Son deuxième roman, Mistiriijo; la mangeuse d’âmes, paru en 2013, confirme le talent de la romancière. Elle est alors classée en 2014 parmi les cinq femmes influentes du Nord-Cameroun, pionnières dans leurs domaines respectifs. Le Quotidien Le Jour la désignera comme l’une des figures de proue de la nouvelle littérature camerounaise.

Son troisième roman, Munyal; les larmes de la patience, paraît en septembre 2017, la classant définitivement parmi les valeurs sûres de la littérature africaine, et l’un des plus importants écrivains peuls de l’histoire. Cet ouvrage remportera en 2018 la sélection de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, récompensée par la publication sous le label de la collection Terres Solidaires pour une large diffusion et promotion dans les pays francophones d’Afrique.

C’est la première fois de l’histoire qu’un écrivain ayant publié en Afrique remporte cette sélection qui revenait toujours à l’une des grosses pointures des éditeurs français. En mars 2019, l’ouvrage consacre l’écrivaine lauréate du Prix de la Presse Panafricaine de Littérature 2019; prix qui lui a été décerné au Salon du Livre de Paris auquel elle a une nouvelle fois pris part en qualité d’invitée. Son roman Les Impatientes, paru au Cameroun sous le titre Munyal fait partie de la sélection du Goncourt des Lycées 2020, qu’elle va remporter haut la main.

Osvalde Lewat

Osvalde Lewat est une écrivaine, photographe et réalisatrice franco-camerounaise née le 17 septembre 1976 à Garoua au Cameroun.

En 2022, Osvalde Lewat remporte le grand prix panafricain de littérature avec « Les Aquatiques » publié aux éditions Escales. Un roman d’émancipation qui s’attaque aux conventions sociales.

es Aquatiques raconte le parcours de plusieurs personnes victimes d’oppressions dans un pays imaginaire d’Afrique où les élites politiques se livrent une âpre lutte pour préserver leurs fonctions et avantages. Parmi elles, Katmé, épouse du préfet et futur gouverneur, verra son monde basculer après l’arrestation de Samy, son ami sculpteur devenu, en raison de son homosexualité, un sujet d’affrontement entre aspirants gouverneurs en manque de programme politique. Désormais pointée du doigt par les siens, qui fustigent sa proximité avec un homosexuel, Katmé entamera un combat pour s’affirmer dans une société patriarcale et superficielle où les intérêts et la carrière de son époux importent davantage que son émancipation…

Ernis

Née à Bafoussam en 1994 au Cameroun, Ernis, après des études de Philosophie à Yaoundé, s’est lancée dans l’écriture. Poète, slammeuse et auteure, elle remporte la troisième édition du prix littéraire «Voix d’Afriques» cofondé par RFI et les éditions J.-C. Lattès, en partenariat avec la Cité Internationale des Arts de Paris. Elle est récompensée pour son premier roman intitulé Comme une reine.

Dans ce roman, les femmes ont un rôle primordial. Il y a bien évidemment la narratrice guidée par ses pouvoirs de médium. Elle brave les interdits en s’introduisant dans la chefferie, en passant la nuit avec Kazé. Mariée, elle conseille le roi mais s’occupe aussi à l’épanouissement du royaume. Elle apprend auprès de sa belle-mère et souhaite créer une école traditionnelle. Moderne, elle se veut toutefois l’avocate de l’ancestralité.

Essama Aloubou




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