Un rapport établi par une équipe de chercheurs, d’économistes et de bénévoles dresse un bilan « peu glorieux » du dernier septennat (2016-2023) du président gabonais Ali Bongo. Sur 105 promesses, l’enquête estime que seules 13 ont été réellement tenues (soit 12%), 59 n’ont pas été réalisées, les autres ne l’ont été que partiellement. L’objectif, selon les auteurs, est d’aider les citoyens à faire un choix objectif lors de la présidentielle du 26 août.
Cette enquête est basée sur le document « Mon engagement pour un Gabon émergent » réalisé par le président Ali Bongo à la présidentielle de 2016. Les 105 promesses contenues dans la feuille de route ont été subdivisées en trois groupes : la paix (34 promesses), l’emploi pour tous (46 promesses) et de meilleures conditions de vie (25 promesses).
Ce « bilan factuel, précis et documenté » du programme électoral 2016-2023 relève seulement quelques réalisations notamment : la réhabilitation de l’hôpital de Melen, la construction d’un port commercial et d’un port minéralier ainsi que de neuf collèges et huit écoles primaires, la protection de 23% des eaux territoriales, le renforcement du droit des femmes, ou encore la naissance d’une commission pour la régulation des ressources naturelles.
Cependant, un grand nombre de mesures n’ont pas été prises : l’engagement de 25 000 jeunes au sein d’un service civique jamais créé, la construction de 700 crèches, de cinq barrages hydroélectriques, un accès à l’eau courante pour 100 000 personnes supplémentaires, etc.
En gros, le bilan « est un échec » et dénote d’une « incapacité à mettre en place le programme présidentiel », estime Mays Mouissi, l’un des experts. Pour lui, ce programme présidentiel est complètement « détaché de la réalité » avec des « promesses exagérées, sans lien les unes avec les autres, avec une incohérence globale ».
« Je suis étonné par cette enquête. Quand on parle de bilan, on fait le point de l’actif et du passif. Là, ce n’est pas un bilan. C’est une litanie de projets soi-disant non réalisés », a réagi le porte-parole du parti présidentiel PDG, Frédéric Massavala Maboumba.