L’ancien médecin rwandais Sosthène Munyemana est jugé devant la cour d’assises de Paris pour son éventuelle implication dans le génocide au Rwanda en 1994.
Tout au long des cinq semaines de débats devant la cour d’assises, Sosthène Munyemana a toujours contesté les accusations portées contre lui. Il affirme avoir été un Hutu modéré qui avait tenté de « sauver » des Tutsis en leur offrant « refuge« . Malgré sa défense, les deux avocats généraux n’ont pas été tendre. Ils ont demandé à la cour de reconnaître l’ancien médecin rwandais Sosthène Munyemana coupable de génocide, crimes contre l’humanité, participation à une entente en vue de la préparation de ces crimes, ainsi que pour complicité.
« La somme des choix de Sosthène Munyemana » entre avril et juin 1994 « dessine les traits d’un génocidaire« , ont asséné les magistrats dans ce réquisitoire à deux voix entamé vendredi et qui a duré au total plus de sept heures.
Âgé de 68 ans, l’accusé qui vit dans le sud-ouest de la France depuis septembre 1994, est soupçonné d’avoir joué un rôle dans les massacres en signant une motion de soutien au gouvernement intérimaire institué après l’attentat contre l’avion du président hutu Juvénal Habyarimana, qui a encouragé les tueries commises d’avril à juillet 1994. « Il savait, il a choisi d’apporter son concours au plan génocidaire, a choisi d’occuper un rôle central et incontournable dans ce dispositif« , ont-ils ajouté les avocats.
Il est également reproché à l’ancien medecin d’avoir mis en place des barrières et des rondes à Tumba, dans la préfecture de Butare (sud du Rwanda), au cours desquelles des personnes ont été interpellées avant d’être tuées.
Ce génocide a fait, selon l’ONU, plus de 800.000 morts pour la plupart d’ethnie tutsi.
Essama Aloubou