Le parti du Premier ministre du Lesotho, Thomas Thabane, l’a appelé jeudi à démissionner, quelques jours après son implication, par le chef de la police, dans le meurtre de son épouse il y a deux ans et demi.
Lipolelo Thabane, 58 ans, avait été tuée par balles en juin 2017, deux jours avant l’investiture de son époux à la tête du gouvernement de ce petit pays d’Afrique australe.
Le couple était en instance de divorce depuis des années.
Dans une déclaration sous serment transmise récemment à la justice, le chef de la police Holomo Molibeli a accusé M. Thabane, 80 ans, d‘être “impliqué” dans ce meurtre.
Le chef du gouvernement a dans la foulée limogé M. Molibeli, une mesure suspendue le temps de son examen par la justice.
“Sa décision de limoger Molibeli est une tentative d’entraver la marche de la justice”, a estimé jeudi Nqosa Mahao, un des responsables du parti du Premier ministre, la Convention des Basothos (ABC).
Il est devenu une menace pour la nation
“C’est pourquoi le parti, qui s’est engagé à respecter la loi et la bonne gouvernance, lui demande aujourd’hui de quitter ses fonctions de Premier ministre”, a ajouté M. Mahao devant la presse, “il est devenu une menace pour la nation”.
Sollicité par l’AFP, le porte-parole du Premier ministre n’a pas réagi dans l’immédiat.
Le Lesotho a une longue histoire d’instabilité politique, illustrée par des coups d’Etat militaires en 1986 et 1991.
Frappé par le chômage, une épidémie de sida qui touche 23 % de sa population de 2 millions d’habitants et un manque criant de services publics, le Lesotho, enclavé au milieu de l’Afrique du Sud, fait partie des pays les plus pauvres de la planète.
Avec AFP