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Cameroun : la nouvelle rentrée scolaire en péril ?

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Alors que les cours ont débuté depuis le 4 septembre dernier, plusieurs enseignants sont décidés à poursuivre la grève initiée depuis l’année dernière.

Les enseignants dans plusieurs écoles au Cameroun ne sont pas prêts à rejoindre les salles de classes tant que leur prime ne sont pas payées.  

Le mot d’ordre de grève lancé depuis une semaine a eu plus d’impact dans les zones reculées où certains enseignants ont fait l’objet de tentatives d’intimidations.

En conférence de presse il y a quelques jours, les syndicats des enseignants du secondaire a exposé les problèmes auxquels le secteur de l’éducation est confronté.

 »Les revendications sont d’ordre structurel, financier, professionnel, sanitaire et social. Bref, toutes ces revendications portent sur la gouvernance ou la gestion de l’éducation au Cameroun, les reformes et les financements. Et depuis 2008, les syndicats revendiquent un forum national de l’éducation qui serait le cadre approprié pour mettre ces questions sur la table. Le gouvernement a promis de se pencher sur cette proposition et depuis, nous sommes en 2023 et rien n’a été fait », a déploré Roger Kaffo, le secrétaire général du SNAES (Syndicat National Autonome de l’enseignement secondaire), et porte-parole des syndicats des enseignants du Cameroun.

A côté des revendications des enseignants, le gouvernement a lui-même fermé 494 établissements d’enseignements primaires des régions de l’Adamaoua, du Centre, du Littoral, de l’Ouest, de l’Est et du Sud, accusés d’opérer dans la clandestinité.

Une décision qui laisse les parents, et les acteurs de l’éducation dans le désarroi.

Enfin, dans le cadre de son réaménagement, le ministère des enseignements secondaires du Cameroun a aussi décidé de  renvoyer le personnel d’appui sans contrat.

Cette décision signée le 16 juin dernier, s’appuie selon le ministère, sur les instructions du premier ministre chef du gouvernement.

En avril 2023, le chef de l’Etat avait signé un décret fixant les modalités d’exercice de certaines compétences transférées, par l’Etat aux Régions en matière d’enseignement secondaire.

Une décision qui tombe mal dans un pays qui connait un déficit de plus de cent mille enseignants titulaires.

D’après l’étude 2022 sur le besoin en personnel enseignant de l’enseignement secondaire général disponible sur le site du ministère, l’on constate des inégalités dans la répartition des enseignants sur le territoire national.

Par exemple, 70% des enseignants sont concentrés dans des grandes villes comme Yaoundé, Douala, ou encore Bafoussam.

De manière détaillée, le pays dispose d’un enseignant pour 60 élèves en théorie pour les établissements scolaires en zone urbaine.

Mais dans l’arrière-pays, les effectifs sont encore plus pléthoriques et moins contrôlés avec des salles de classe qui frôlent parfois 70 à 80 élèves voire plus, pour un seul enseignant par matière.

L’étude réalisée par le ministère lui-même déplore aussi un fort déficit d’enseignants dans des disciplines comme le français, l’anglais et les mathématiques entre autres.

Selon cette source, l’état devrait recruter au moins 1865 enseignants de français pour combler le gap, 1718 enseignants de mathématiques et 1346 enseignants d’anglais, pour ce qui est de ces trois matières.

Essama Aloubou




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