Selon Axel Augé, un spécialiste de l’armée gabonaise interrogé par Rfi, le renversement du président gabonais Ali Bongo après la proclamation des résultats des présidentielles le donnant vainqueur n’a rien de surprenant ; puisque le feu couvait déjà sous les cendres.
« Je pense qu’il y a un ras-le-bol collectif national des populations, et je crois que l’erreur du pouvoir du président Ali Bongo a été de minimiser les frustrations profondes des populations ou de les ignorer. L’armée, par rapport à tout ça, apparait comme un acteur salvateur, finalement, de la nation et de ces populations en souffrance économique », analyse le sociologue et enseignant-chercheur à l’académie militaire de Saint-Cyr.
Au micro de Laurent Correau, Axel Augé pense que « les nouvelles générations de militaires représentent les nouvelles générations de population. (…) Une jeunesse africaine connectée, éduquée, une jeunesse africaine exigeante envers ceux qui ont la responsabilité de les gouverner, et surtout, une jeunesse africaine qui de par son éducation impose, d’une certaine façon, une obligation de résultats ».