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Eduardo dos Santos: bataille familiale autour du corps de l’ex-président angolais

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Entre Ana Paula Cristovao dos Santos et Welwitschea Tchizé dos Santos, respectivement veuve et fille de l’ancien président angolais, c’est la guerre au sujet du rapatriement de la dépouille mortelle de celui qui avait dirigé l’Angola de 1979 à 2017.

Dans une décision rendue en Espagne, précisément à Barcelone, lieu du décès de l’ancien président angolais, Jose Eduardo dos Santos, le 8 juillet dernier, le Tribunal tranche en faveur de sa veuve «pour le rapatriement et l’inhumation en Angola». Mais cette décision du tribunal ne clôt pas la saga judiciaire entre Ana Paula Cristovao dos Santos et Welwitschea Tchizé dos Santos, fille du défunt, sœur de la princesse Isabel dos Santos, connue pour sa fortune et classée parmi les femmes le plus riches d’Afrique selon le Magazine Forbes. 

Jose Eduardo dos Santos, qui avait dirigé l’Angola sans partage de 1979 à 2017, était décédé à l’âge de 79 ans dans une clinique de Barcelone, où il avait été hospitalisé après un arrêt cardiaque le 23 juin. Son placement en soins intensifs avait révélé de très vives tensions au sein de la famille entre sa dernière épouse, Ana Paula, une ex-hôtesse de l’air de 18 ans sa cadette, et « Tchizé » dos Santos, 44 ans, née du premier mariage de l’ancien président.

Qui est Tchizé dos Santos ?

A 44 ans, elle est la deuxième fille du président défunt, ancienne députée du MPLA, entrepreneuse et actuellement influenceuse sur Internet résidant en Grande-Bretagne. C’est elle qui tente de mettre des bâtons dans les roues de Joao Lourenço, le successeur de son père. Pour elle, tant que Lourenço est au pouvoir, pas question que le corps de son père soit transféré à Luanda. « C’était la demande expresse de mon père », explique-t-elle dans une déclaration de près de 80 minutes sur Instagram.

« Tchizé » avait porté plainte en Espagne pour « tentative d’homicide », quelques jours après la mort de Jose Eduardo dos Santos : elle accusait le médecin personnel de son père et sa dernière épouse, Ana Paula Cristovao dos Santos, d’être responsables de la détérioration de son état de santé. Jugeant le décès « suspect », elle avait ensuite obtenu de la justice qu’une autopsie soit pratiquée.

Décision déplaisante du côté « Tchizé » 

C’est dans un arrêté mardi 16 août et rendu public mercredi, le Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC) affirme avoir reçu le même jour les résultats de l’autopsie pratiquée sur la dépouille de Jose Eduardo dos Santos, et indique que celle-ci a confirmé qu’il s’agissait d’une « mort naturelle », due à une « insuffisance cardio-respiratoire chronique ». En conséquence, le corps de l’ex-président angolais pouvait être remis à sa veuve pour être rapatrié et inhumé en Angola.

La réplique de Tchizé dos Santos

Déçue par la décision de la justice espagnole, « Tchizé » dos Santos ne compte pas en rester là. Sitôt la décision du TSJC annoncée, son avocate, Me Carmen Varela, a indiqué dans un communiqué que sa cliente ferait appel de cette décision de justice, le tribunal qui a statué n’étant, selon elle, pas compétent pour se prononcer.

Par la voix de ses avocats, « Tchizé » a également tancé Ana Paula Cristovao dos Santos : « Depuis leur séparation en 2017 et jusqu’au mois d’avril dernier, Ana Paula n’avait pas rendu visite », à son époux à Barcelone. 

Elle était surtout opposée au retour de la dépouille de son père en Angola, affirmant qu’il souhaitait « être enterré dans l’intimité en Espagne », où il vivait depuis 2019, et non dans son pays « avec des funérailles nationales qui pourraient favoriser le gouvernement actuel » du président Joao Lourenço lors du scrutin du 24 août, selon ses avocats. 

Guerre du Palais ou dispute d’héritage? 

« Tchizé » dos Santos semble craindre que des funérailles nationales pour son père soient instrumentalisées par le pouvoir et favoriser le deuxième mandat du président Lourenço, qui selon plusieurs observateurs de la vie politique angolaise, aura du mal à se faire réélire du fait de sa gestion économique du pays. 

 Depuis 2017, beaucoup de choses ont changé en Angola pour la famille dos Santos ,les membres de la famille qui occupaient des postes publics dans les entreprises d’État et les administrations ont perdu leurs postes.

Isabel dos Santos a dû quitter la direction de l’entreprise pétrolière nationale Sonangol, et son frère José Filomeno dos Santos celle du Fonds pétrolier national. En 2020, un tribunal a condamné ce dernier à cinq ans de prison pour détournement de fonds.

Tchizé qualifie les procédures et les enquêtes menées par l’Angola à son encontre et à l’encontre de membres de sa famille de « chasse aux sorcières comme on en trouve dans les livres. » 

À qui profite la bataille autour du corps de l’ex-président à 6 jours des élections ? Et après le scrutin, les funérailles seront-elles organisées en Angola ? Un dossier à suivre de près.




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