Plusieurs organisations de la société civile ont, à travers un mémorandum adressé à l’ONU et autres institutions internationales, exprimé des craintes quant aux violences qui pourraient subvenir après les élections du 26 aout prochain.
L’élection présidentielle prévue au Gabon le 26 août prochain pourrait déboucher sur une vague de violences. C’est la crainte que vient d’exprimer la société civile gabonaise.
Dans un mémorandum adressé ce 22 août, à l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et d’autres organisations internationales, le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance (ROLBG), le Consortium des organisations de la société civile pour la transparence électorale et la démocratie au Gabon (Coted Gabon) et des citoyens gabonais membres de la diaspora et de la société civile gabonaise disent craindre un « carnage » et de nouvelles violences meurtrières.
Les craintes de la société civile gabonaise reposent sur plusieurs « indicateurs alarmants », notamment les déclarations du procureur de Libreville, qui selon elle, ont mis en avant la menace de lourdes peines de prison à l’encontre des manifestants et pour toute critique des forces de l’ordre durant la campagne électorale.
Dans sa déclaration, le procureur avait promis jusqu’à 5 ans de prison pour participation à des attroupements, diffusion de « fausses nouvelles », incitation à la désobéissance civile ou encore rébellion, dans le contexte des tensions politiques avant la présidentielle gabonaise.
Le mémorandum pointe également du doigt le manque d’indépendance de la Commission électorale, le Centre gabonais des élections (CGE), et de la Cour constitutionnelle dirigée par l’ex-maîtresse du père d’Ali Bongo, ainsi que la suppression de bureaux de vote à l’étranger, qui priverait de nombreux expatriés gabonais de leur droit de vote.
Les ONG n’oublient pas ce qu’elles appellent la « militarisation » croissante du Gabon, avec à la clé, le recrutement cette année de 1000 militaires supplémentaires. Elles ajoutent les attaques visant des candidats de l’opposition lors de meetings électoraux dans l’intérieur du pays, à l’instar de ce qui est arrivé à Barro Chambrier le 23 juillet dernier à Franceville.
Les ONG gabonaises appellent ainsi à l’envoi urgent des observateurs électoraux indépendants pour prévenir les risques de dérives lors du scrutin présidentiel gabonais.
Essama Aloubou