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L’élection présidentielle au Tchad en sept points

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Prévu le 6 mai prochain selon le calendrier électoral, le président de la transition tchadienne Mahamat Idriss Deby doit affronter 9 autres candidats parmi lesquels Succès Masra le premier ministre de transition.

Les tchadiens doivent se rendre aux urnes le 6 mai prochain pour élire le président qui va diriger le pays pendant les prochaines années. Sur les 20 candidatures reçues par le Conseil Constitutionnel, ce ne sont que 10 dossiers qui ont été retenus, les autres ayant été jugés « irrecevables » et « non conformes » par la haute juridiction en raison, d’irrégularités. A la veille de cette élection qui revêt un grand enjeu pour ce pays dont la transition tarde depuis le décès de l’ancien président Idriss Deby Itno, voici quelques points essentiels à retenir.

8 millions d’électeurs attendus aux urnes

Sur la base du fichier électoral publié par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), c’est plus de 8 millions d’électeurs qui sont inscrits sur les listes électorales. Le pays compte environ 17,72 millions d’habitants.

C’est le fichier électoral ayant servi pour le référendum de décembre dernier qui sera utilisé dans le cadre de cette élection présidentielle. L’ANGE a indiqué à environ 63 % le taux de participation des électeurs lors de ce référendum.

Mettre fin à la crise

Depuis plusieurs années le Tchad fait face à de crise multiples. Le pays est sous état d’urgence alimentaire et nutritionnelle. Selon l’Ong Action contre la faim, environ 480 000 enfants souffrent de malnutrition au Tchad.

A côté, les manifestations prévues par les organisations de la société civile pour protester contre cette la situation difficile au Tchad sont interdites à chaque fois par le régime.

Le pouvoir que dirige Mahamat Idriss Deby est contestée à chaque fois. En plus de cela, à partir du 10 octobre 2024, date prévue pour la fin de la transition, « le pays tombera dans un vide juridique, synonyme d’un chaos prévisible ». Certains observateurs pensent qu’il est impératif de tenir les élections avant.

Plusieurs institutions mises à contribution

Pour les élections présidentielles et législatives, c’est le Conseil constitutionnel, après la vérification de la régularité des opérations de vote, proclame les résultats définitifs de ces élections, après les résultats provisoires qui lui sont transmis par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

C’est le même Conseil constitutionnel qui, après vérification des dossiers de candidature, rend publique la liste définitive des candidats retenus pour participer aux élections.

L’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) se charge quant à elle, de la centralisation des procès-verbaux et la publication des résultats provisoires. L’ANGE est un organe permanent composé de quinze membres choisis parmi les hautes personnalités selon des critères stricts de compétence, d’impartialité et d’indépendance, selon le décret signé le 29 janvier dernier, promulguant la loi de sa création.

L’ANGE a donc pour mission d’organiser le recensement électoral, assurer la mise à jour du fichier électoral, constituer, gérer et conserver le fichier électoral national, arrêter et publier les listes électorales, conformément aux dispositions du Code électoral, réaliser la cartographie.

Les électeurs et le scrutin

Selon l’article 3 du Code électoral du Tchad, tout citoyen des deux sexes, âgé de dix-huit (18) ans révolus peut voter. L’électeur doit jouir de ses droits civiques et politiques et être inscrit sur les listes électorales.

Il ne doit non plus être dans aucun des cas d’incapacité prévu par la loi. L’élection présidentielle au Tchad a lieu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Le président de la République est élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois.

Le candidat ayant la majorité absolue des suffrages exprimés est élu au premier tour. A défaut, un second tour est organisé le deuxième dimanche suivant entre les deux candidats arrivés en tête au premier tour. Celui qui recueille le plus de voix est déclaré élu.

Les candidatures

Pour être candidat à l’élection présidentielle dans ce pays, selon l’article 148 du Code électoral, il faut :

  • Être tchadienne ou tchadien de naissance, né d’un père et de mère eux-mêmes tchadiens et n’avoir pas une nationalité autre que tchadienne
  • Avoir au moins trente-cinq (35) ans,
  • Jouir de tous ses droits civiques et politiques,
  • Avoir une bonne santé physique et mentale,
  • Résider sur le territoire de la République du Tchad depuis au moins un an au cours des trois dernières années
  • Se mettre en position de disponibilité si on est membre des Forces de défense et de sécurité (article 149),
  • Verser au trésor une caution de dix millions (10 000 000) de francs CFA, remboursable si le candidat a obtenu au moins dix pour cent (10%) des suffrages exprimés au premier tour (article 152).

La liste des candidats

  • Alladoum Djarma Baltazar
  • Assyongar Masra Succès
  • Bebzouné Bongoro Theophile
  • Lydie Beassemda
  • Mahamat Idriss Deby Itno
  • Mansiri Lopsékréo
  • Mbaimon Guedmbayë Brice
  • Nasra Djimasngar
  • Pahimi Padacke Albert
  • Yacine Abderamane Sakine

Publication des résultats

Le nouveau Code électoral validé par le Conseil national de transition (CNT) ne prévoit plus l’affichage des résultats devant les bureaux de vote après les dépouillements. L’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) a jusqu’à quinze (15) jours après l’élection, pour proclamer les résultats provisoires.

Les démembrements de ANGE centralisent les procès-verbaux des dépouillements qui sont effectués après la fermeture des bureaux de vote, par la commission de dépouillement selon l’article 67 du Code électoral.

Les résultats sont publiés par circonscription électorale. L’Agence de gestion des élections tient cependant un fichier des résultats bureau de vote par bureau de vote.

C’est le Conseil constitutionnel qui proclame les résultats définitifs des élections présidentielles. Les délais de proclamation définitive des résultats varient selon que les candidats formulent ou non des requêtes ou les contestent.

En cas de contestation, le Conseil constitutionnel a jusqu’à quinze (15) jours après les résultats provisoires, pour rendre publics les résultats définitifs.

Lorsqu’aucune contestation n’est formulée et que le Conseil constitutionnel estime que l’élection s’est déroulée dans des conditions régulières, il publie les résultats définitifs dans les dix (10) jours qui suivent la transmission des résultats provisoires par l’ANGE. Des dispositions contenues dans les articles 144 et 145 du Code électoral.

Essama Aloubou




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