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Tchad : amnistie générale pour les auteurs du massacre de 2002

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La junte au pouvoir a annoncé jeudi dernier, une amnistie générale pour les policiers et militaires, auteurs des massacres qui ont fait une centaine de morts au Tchad en 2022.

Le Conseil national de transition (CNT) a adopté la loi d’amnistie à 92,4 % des membres de cet organe législatif nommés par le général Mahamat Idriss Déby Itno, président de transition au Tchad.

Ce sont 145 conseillers nationaux qui ont voté pour, six contre et deux se sont abstenus, a indiqué à l’AFP Abderaman Koulamallah, ministre de la Réconciliation nationale.

Dans le cadre d’une volonté de « réconciliation nationale », selon le texte, la loi s’applique à « tous les Tchadiens, civils et militaires ».

Une amnistie inopérante selon les ONG et la société civile. Amnesty International continue de dénoncer cette amnistie.

« Bien que les autorités aient immédiatement promis une enquête, tout ce que nous avons vu jusqu’à présent, ce sont des procès iniques de manifestants (…) et l’absence d’investigations sérieuses sur les responsables présumés des homicides », déplore l’ONG.  

« Nous maintenons notre exigence d’une enquête internationale », a déclaré à l’AFP Adoum Mahamat Boucar, président de la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH), qui fustige une « culture de l’impunité ».

Le 22 octobre 2022, des manifestants avaient protesté contre le maintien des militaires au pouvoir. Une cinquantaine de personnes avaient été tuées ce jour-là selon les autorités, entre une centaine et 300 selon l’opposition et des ONG locales et internationales.

À ce jour, plus de 400 jeunes manifestants, parmi plus de 600 au moins emprisonnés, ont été condamnés à de la prison ferme pour « insurrection », avant d’être graciés par Mahamat Déby, puis remis en liberté. Mais aucun membre des forces de l’ordre n’a été publiquement incriminé, ni aucune arrestation annoncée dans leurs rangs.

L’opposition et les ONG locales et internationales avaient évoqué, elles, entre 1 000 et 2 000 personnes arrêtées dans de vastes rafles, dont des dizaines sont, depuis, portées disparues, victimes d' »exécutions extrajudiciaires » ou pendant leur transport à Koro Toro. D’autres ont été victimes d’actes de « torture ».

Essama Aloubou




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