Le cinéaste et photographe sénégalais El Hadj Momar Thiam est décédé le 19 août 2014 dans sa 84ème année. Le dernier membre de la famille des pionniers du cinéma sénégalais et africain encore en vie, a rendu l’âme dans son domicile à Patte d’Oie Builders (Sénégal) après plusieurs mois de combat contre la maladie qui finira par l’emporter.
Photographe au départ, El Hadj Momar Thiam optera pour la camera avec la réalisation en 1963 de « Sarzan », son premier film. Sa notoriété, il l’assoira en 1974 avec « Baks », l’un des films les plus célèbres au Sénégal et qui continue de remplir les salles de cinéma (sans distinction d’âge). Le film pour rappel dénonce la consommation et le trafic de drogue (spécialement le chanvre indien).
Au Sénégal, l’agence de presse nationale classe l’homme dans le registre des ancêtres du cinéma sénégalais aux côtés de ses contemporains Ababacar Samb, Sembène Ousmane, Tidiane Aw ou encore Yves Badara Diagne.
Né le 24 septembre 1929 à Dakar, il y fait ses études. Après la seconde guerre mondiale, il entame un métier de photographe avant d’être engagé au service cinéma du ministère sénégalais de l’information. Après une formation en France, il retourne dans son pays et devient le premier caméraman sénégalais à intégrer « Actualités sénégalaises », l’agence d’information du président Léopold Sédar Senghor. Thiam a immortalisé avec sa caméra plusieurs dates importantes de l’histoire du Sénégal (guerre de la Casamance, pose de la première pierre du Théâtre national Daniel Sorano…) .
De 1987 à 1992 El Hadj Momar Thiam a dirigé l’Association des cinéastes du Sénégal (CINESEAS). Même à la retraite, il continue de suivre l’évolution du cinéma de son pays et n’hésitait pas à apporter sa contribution lorsque sa santé le lui permettait.