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Burkina Faso : 31 octobre 2014 – 31 octobre 2023, il y a 9 ans, la chute de Blaise Compaoré

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Il y a exactement 9 ans, Blaise Compaoré était contrait à la démission sous la pression de la rue. C’était le 31 octobre 2014, deuxième jour d’une insurrection populaire contre la réforme constitutionnelle votée la veille et visait à permettre au président Compaoré de briguer un nième mandat à la tête du pays. Le long règne de 27 ans sans partage venait ainsi de prendre fin.

Jeudi 30 octobre 2014. Des milliers de Burkinabè sont descendus dans la rue pour protester contre une réforme de la Constitution opérée le même jour et dont l’objectif était de permettre à Blaise Compaoré au pouvoir depuis 27 ans de s’offrir un nouveau mandat. Le mot d’ordre était clair : Blaise Compaoré doit quitter le pouvoir. Sur la chaîne de télévision nationale, des députés qui affichent un air de sérénité qui contraste avec la réclamation de la rue. Pour le parti au pouvoir, le chien aboie, la caravane passe ». Même pour les observateurs les plus avisés, le vin était déjà tiré. C’était sans compter sur les partis de l’opposition politique et la mobilisation d’une société civile lassée d’attendre le changement et indignée de voir, comme dans bien d’autres pays d’Afrique, un chef d’État cherchant à tout prix à s’accrocher au pouvoir.

Le lendemain 31 octobre donc, la rue, aidée en cela par l’armée, a fini par avoir raison de celui dont le régime a imposé pendant 27 ans, au peuple du Burkina Faso, un règne basé sur la corruption, l’impunité, les emprisonnements et exils politiques. Blaise Compaoré rend sa démission. Aidé par l’armée française, le désormais ex-chef d’Etat s’enfuit en Côte où il trouvera exil jusqu’à ce jour.

Mais très vite, ce qui était considéré comme une révolution au pays des hommes intègres a fini par être confisqué. Très habile, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida – numéro deux en charge du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) – a su gérer opportunément la situation en parvenant à prendre le pouvoir à la chute de Blaise Compaoré.

Face à cela, la société civile et opposition politique burkinabè sont restées debout. Yacouba Isaac Zida cède son fauteuil de président à un civil, Michel Kafando, devenant lui-même Premier ministre. C’était la première fois qu’un civil occupait la haute fonction présidentielle depuis le renversement en 1966 du premier président Maurice Yaméogo.

Les premières élections démocratiques ont été organisées en novembre 2015 et ont porté au pouvoir Roch Marc Christian Kaboré. Réélu en 2020 57,87% des voix pour son deuxième et dernier mandat, l’ancien président de l’Assemblée nationale a été renversé en janvier 2022 par un coup d’Etat mené par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Parmi ses grands chantiers politiques, le nouvel homme fort du pays organise le retour au pays de l’ex-président Blaise Compaoré. Pour les partisans de l’ancien président Thomas Sankara assassiné en 1987, c’était une trahison. Le 30 septembre 2022, Paul-Henri Damiba a été déposé par le capitaine Ibrahim Traoré, un sankariste accompli pour qui la souveraineté du Burkina Faso passe avant tout. Et cela passe par la redéfinition des accords de partenariats entre Ouagadougou et les autres puissances étrangères et la recherche de nouveaux partenaires.




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