Victime de menaces de personnes inconnues depuis plusieurs semaines, le correspondant d’Africatopsuccess.com au Cameroun dit craindre pour sa vie.
Au Cameroun, les journalistes sont de plus en plus victimes de menaces. Joseph Essama, le correspondant d’Africatopsuccess.com sur place, n’a pas échappé.
Depuis plusieurs semaines, le journaliste est victime de menaces proférées par des inconnus.
Le 6 septembre dernier, le journaliste a reçu un appel anonyme à 15h 27 minutes. Son interlocuteur n’a pas décliné son identité et s’est mis à lui proférer des menaces.
« Tu ne veux pas comprendre ce qu’on te dit depuis. Tu vas mourir comme l’autre est mort (Martinez Zogo, ndlr). Et il n’y a que ta famille qui va pleurer », a lancé son interlocuteur.
A la même période, des inconnus l’ont cherché, sans le trouver à son domicile de Yaoundé. Alors qu’il croyait que l’affaire était terminée, le reporter de La Voix Du Centre a encore reçu une série d’appels et de messages de menaces d’un inconnu qui lui intimait l’ordre d’arrêter de publier des articles qui critiquent le regime de Paul Biya. « Bonsoir immortel. Tu as longtemps cru que tu étais intouchable. Ton moment est venu comme pour les autres. Tu as été averti plusieurs fois, mais tu as décidé de creuser toi-même ta propre tombe. Rendez-vous très bientôt », peut-on lire dans un message WhatsApp dont la rédaction d’Africatopsuccess.com a reçu copie de la capture d’écran.
Journaliste dans plusieurs organes de presse, Joseph Essama est connu pour son coté très critiques envers le système gouvernant. Ces derniers jours, il a publié plusieurs articles sur la mauvaise gestion par les autorités publiques de la crise des enseignants. Il a violement critiqué la sortie du ministre de la communication René Emmanuel Sadi qui interdisait aux médias de faire un parallèle avec le Cameroun sur les coups d’Etat en Afrique. Il a également dénoncé la tribalisation des recrutements dans certaines sociétés d’Etat, un phénomène qui est, selon lui, une menace pour le vivre ensemble au Cameroun. Un article qui lui avait valu ne convocation à la gendarmerie.
Selon l’ONG Reporters Sans Frontières, le Cameroun est l’un des pays les plus dangereux d’Afrique pour les journalistes. En janvier dernier, le journaliste Martinez Zogo a été enlevé et assassiné. Sa dépouille a été retrouvée quelques jours plus tard dans un terrain vague du quartier Ebogo. Malgré la pression des ONG de défense des droits des journalistes, plusieurs journalistes ont été intimidés, convoqués et auditionnés pour leurs prises de position dans les médias.