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Dans une lettre ouverte qui circule sur les réseaux sociaux, l’ancien bâtonnier appelle les députés et sénateurs à agir face à la décrépitude dans laquelle le Cameroun s’enlise.
C’est un pavé dans la marre que vient de jeter maitre Akere Muna. Dans une lettre ouverte signée le 4 avril dernier, l’ancien président de Transparency international dresse un tableau noir de l’Etat des scandales financiers qu’a enregistré le Cameroun ces dernières années, sous le regard complice des députés et sénateurs. Des détournements de fonds publics présumés liés à la gestion des projets de la CAN Cameroun 2021, en passant par le scandale lié à la gestion des fonds alloués pour la pandémie du coronavirus, ou encore les détournements présumés de plusieurs milliards dans les lignes budgétaires 94 et 65, et les pots de vin versés aux autorités camerounaise, par l’entreprise Glencore etc, Akere Muna dénonce les gouvernants, notamment le président de la République, Paul Biya, qui fait la sourde oreille.
Il appelle les parlementaires à agir. « Se contenter de reconnaître la gravité du problème sans agir, ou alors le pousser sous le tapis serait une grave erreur. Le temps de l’action est venu. Ne pas agir, serait se rendre complice de l’affliction généralisée qui frappe quotidiennement la population laborieuse du Cameroun », indique Akere Muna dans sa lettre.
Et d’ajouter, « vous êtes sans doute au courant de la récente série de scandales impliquant des fonctionnaires de haut niveau qui ont terni notre réputation nationale et érodé la confiance du public dans le gouvernement. Le détournement de fonds publics et l’abus de pouvoir sont devenus monnaie courante, au détriment de notre bien-être collectif. Ces dernières années, notre nation a été secouée par une litanie de scandales de corruption, allant du détournement des fonds alloués aux projets de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), à la mauvaise gestion des fonds d’aide COVID-19 (confirmée par la Cour des comptes de la Cour suprême), en passant par le racket éhonté entourant les lignes 94 et 65 du budget national, qui a entraîné une hémorragie sans précédent des fonds publics. L’opacité qui entoure l’exécution des principaux projets de construction des infrastructures routières ne fait qu’aggraver notre inquiétude et notre désespoir ».
Pour maitre Akere Muna, « c’est un fléau qui menace notre avenir et requiert notre attention immédiate. L’absence d’intégrité dans notre gouvernance est l’un des symptômes de ce malaise, car des individus exercent effrontément le pouvoir qu’ils détiennent pour leur profit personnel, hélas souvent au détriment de l’intérêt général », dénonce le fondateur du mouvement Now.
Ancien président de Transparency International,une ONG de lutte contre la cooruption, Akere Muna est considéré comme l’une des personnes les plus influentes du Cameroun. En 2005, il devient vice-président mondial de l’organisation internationale de lutte contre la corruption.
Essama Aloubou
