BizME.fr Freelances, plus forts ensemble.
Accueil / Country / Central Africa / Gabon / Gabon : Les tensions politiques persistent malgré la main tendue des autorités

Gabon : Les tensions politiques persistent malgré la main tendue des autorités

Partagez ceci :

Au sein de l’opposition politique, l’on estime que les efforts menés par les autorités ne sont pas suffisants pour apaiser le climat à quelques mois des élections.

Les autorités au pouvoir au Gabon s’efforcent depuis quelques semaines de promouvoir le dialogue. En effet,  le pays s’apprête à vivre en août prochain, un triple scrutin présidentiel, législatif et local. Pour mener une élection paisible, et éviter la situation qu’a vécue le pays lors des dernières élections, les autorités ont initié une concertation politique entre le pouvoir et l’opposition en février dernier.

Durant ces dix jours, élus du parti au pouvoir comme opposants ont échangé leurs idées dans « une atmosphère conviviale », et ont « tiré des conclusions qui vont dans le sens de l’apaisement », a affirmé Louis-Gaston Mayila, président de la coalition d’opposition PG41 à RFI, à l’issue de ces réunions.

Malgré ces efforts engagés, il est fort probable que le scrutin au Gabon connaisse des tensions. Paulette Missambo, présidente du parti de l’Union nationale (UN), et d’Alexandre Barro Chambrier, à la tête du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), estiment que  les sujets sur « la transparence des élections » n’aient pas été suffisamment abordés lors de la concertation politique. Bonanventure Mve Ondo, philosophe et professeur à l’université Omar-Bongo de Libreville, dénonce l’absence d’un vrai débat politique. « Plus qu’une concertation, il aurait fallu un vrai débat politique, et surtout inscrire cet événement dans une démarche proactive. Les décisions prises à l’issue de ces discussions sont-elles suffisantes ? Vont-elles permettre d’aller véritablement de l’avant ? Ce sont des questions qui, pour moi, restent en suspens. »

Charles M’Ba, cadre de l’Union nationale (UN) et ancien ministre des Finances d’Omar Bongo Ondimba, lui aussi doute de ces assises. « Les mots d’amour c’est bien, mais les preuves d’amour c’est mieux, résume-t-il. Écouter ses adversaires, c’est une bonne chose. Maintenant, il faut travailler. Aujourd’hui, le pays est en paix, oui, mais cela ne m’empêche pas d’être inquiet pour les mois à venir. »

Encore que plusieurs opposants, journalistes et acteurs de la société civile ont subi des violences tout au long du mandat d’Ali Bongo.

Même à l’intérieur de son camp, la situation n’est pas acquise à Ali Bongo. En 2019, plusieurs personnes ont été arrêtées et révoquées, comme l’ancien directeur de cabinet du chef de l’État, Brice Laccruche, pour des faits présumés de détournements de fonds publics.

Le 7 janvier 2019, un groupe de mutins mené par le lieutenant Ondo Obiang pénètre de force au siège de la Radiotélévision gabonaise (RTG) et disent vouloir « sauver le pays du chaos ». Deux d’entre eux sont abattus par les forces de sécurité et Ondo Obiang et les militaires, arrêtés.

Toutes ces évocations démontrent à suffire que les 7 ans d’Ali Bongo qui n’ont pas été un long fleuve tranquille augurent des lendemains qui ne rassurent pas.

Essama Aloubou




Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Traduction »