La dépréciation de l’euro entraîne celle du franc CFA qui lui est rattaché par un accord de parité fixe. Des conséquences positives et négatives en découlent pour les pays africains concernés. Pendant ce temps, les Etats-Unis sont en meilleure santé financière.
L’économie européenne se fragilise de plus en plus à cause de la dépendance des importations de gaz et de pétrole russes, l’économie américaine quant à elle se porte pour le mieux malgré le conflit Ukraine-Russie. Vu que l’euro perd sa valeur vis-à-vis du dollar américain, le franc CFA par conséquent ne cesse de se déprécier vis-à-vis du dollar depuis le début de l’année et plus particulièrement depuis le déclenchement de la crise Russie-Ukraine.
14 pays d’Afrique, membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), ont en partage cette monnaie.
Un point positif de cette situation est le fait que les pays exportateurs de pétrole et de gaz (Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, Niger, Cameroun et Congo) font d’énormes profits. Par ailleurs, les pays exportateurs de minerais (l’or notamment) et de produits agricoles (cacao, noix de cajou, coton, banane, arachides…) facturés en dollars s’en sortent plutôt bien. C’est le cas des pays comme la Côte d’Ivoire, le Mali, le Burkina Faso et le Bénin.
Une autre conséquence positive de la dépréciation du franc CFA est l’attraction que représentent désormais les pays utilisateurs du Franc CFA pour les investisseurs et les touristes américains qui bénéficient d’un dollar beaucoup plus fort.
L’autre face de la médaille est la flambée des cours des produits agricoles (notamment le blé, le maïs, les oléagineux et les produits laitiers) dans les pays de cette région connus comme de grands importateurs de produits alimentaires. La dépréciation du franc CFA rendra inévitablement la facture des importations facturées en dollars beaucoup plus élevée et, ce sont les pays qui n’ont pas d’hydrocarbures et des produits agricoles à exporter qui en seront les plus impactés.
En outre, les États seront obligés de débourser plus de CFA pour pouvoir rembourser leur dette et payer pour les importations. C’est peut-être le moment pour les États d’améliorer leurs performances logistiques et développer les filières locales.