Au Cameroun, le marché du mobile money est très florissant. Les banques qui n’arrivent pas encore à trouver l’astuce pour booster le taux de bancarisation se lancent de plus en plus dans les services de payement mobile, espérant grignoter des parts, dans un marché largement dominé par les opérateurs de téléphonie mobile.
Le nombre d’utilisateurs du mobile money tourne autour de 19 millions de clients, selon les données officielles. La société Orange Cameroun à elle seule contrôle 70 % de parts de marché du mobile money, tandis que MTN Mobile Money et les autres se disputent les 30 % restants.
A coté, le taux de bancarisation reste assez faible. Selon une note de conjoncture publiée par le ministère des Finances en 2021, le nombre de personnes actives au Cameroun détenant un compte bancaire est passé de 17,1% en 2017 à 28,3% en 2020.
Voyant ce marché plus d’opportunités dans ce marché, les banques camerounaises se lancent de plus en plus dans les services de payement mobile.
Le dernier à arriver sur le marché est UBA avec sa solution M2U Money. En 2017, le groupe bancaire français Société Générale en partenariat avec l’operateur YUP s’est lancé dans le mobile money. Malheureusement et en dépit des moyens déployés pour capter des parts du marché, l’offre YUP s’est avérée non rentable pour Société Générale. Obligeant ainsi les deux partenaires à mettre fin à leurs activités. La faute, expliquait-on, à la suprématie incontestée des deux principaux opérateurs de mobile du pays sur ce marché. Arrivés sur le marché du mobile money pratiquement 10 ans avant YUP, MTN et Orange ont eu le temps d’asseoir leur hégémonie de façon à laisser peu de place aux nouveaux arrivants.
Malgré cet échec, d’autres banques continuent de convoiter ce marché où Orange seul réalisait des transactions cumulées mensuelles d’un montant de 800 milliards FCFA en 2021. Avec environ 3 millions de transactions par jour.
C’est ainsi qu’Afriland First Bank a lancé l’application Sara Money, une application mobile 2 en 1 Sara Banking et Sara Money qui offre un large portefeuille de services bancaires et financiers à partir de son téléphone portable. Une sorte de porte monnaie électronique qui permet à tout individu titulaire ou non d’un compte bancaire à Afriland first bank d’effectuer des transferts et des paiements.
Après la banque camerounaise, le groupe Ecobank s’est également essayé dans le domaine en mettant sur pied Ecobank Mobile Money. Un service qui permet d’envoyer et retirer de l’argent, effectuer des paiements et acheter du crédit téléphonique.
Cette ruée vers le mobile money devrait inquiéter les opérateurs téléphoniques qui contrôlent encore le marché. Mais rien n’est acquis puisque les nouveaux venus devraient proposer de nouvelles offres pour rafler les clients des operateurs de téléphonie qui se sont déjà imposés.
Essama Aloubou