La décision signée ce 14 décembre par le Secrétaire général de la Présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh vise, selon les autorités, à faciliter l’approvisionnement en carburant.
Le Cameroun ne lésine sur aucun moyen pour stopper la pénurie de carburant qui secoue son économie depuis quelques semaines. Pour ce faire, le pays vient de libéraliser les importations des produits pétroliers. « En exécution des très hautes instructions de monsieur le président de la république, j’ai l’honneur de vous faire connaitre qu’il vous prescrit de procéder à la libéralisation des importations des produits pétroliers », peut-on lire dans une note du Secrétaire général de la Présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh adressée à Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Energie.
Paul Biya a également instruit « de réhabiliter la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) dans la fonction de pilotage du processus d’attribution des quotas aux importateurs majeurs du secteur, présentant les profils techniques et financiers leur permettant de procéder immédiatement aux importations – de permettre aux marketers, d’acquérir les produits pétroliers directement auprès des fournisseurs de leur choix – de veiller à ce que les entreprises chargées de l’importation et de la distribution des différents produits respectent les prix homologués par le Gouvernement : de confier à la société HYDRAC le contrôle-qualité des produits importés, et à la Société Nationale de Raffinerie (SONARA), la confirmation des analyses réalisées par la société HYDRAC », ajoute Ferdinand Ngoh Ngoh.
Depuis l’incendie qui a ravagé la Société nationale de raffinage (Sonara), l’unique raffinerie du pays, survenue le 31 mai 2019, le Cameroun a changé son système d’approvisionnement en produits pétroliers sur le marché international. Le nouveau mécanisme consistait en la sélection, par appel d’offres international, de quatre traders pour une période donnée.
Ces derniers ont la charge de rendre disponibles de grandes quantités de produits pétroliers dans les eaux camerounaises afin de les vendre aux marketeurs et importateurs locaux avec comme critère de sélection, un niveau de primes plus compétitif. Selon Gaston Eloundou Essomba, cette façon de procéder permet de réaliser des économies budgétaires estimées à 150 milliards de FCFA par an.
Jusqu’en 2021, c’est le Nigérian Sahara Energy qui a régulièrement été recruté par le Cameroun comme principal trader. En dehors de Sahara Energy, les trois suivants immédiats sont : Vitol (Suisse), Addax Energy (Suisse) et Petra Energy SA (Suisse).
Essama Aloubou