Si pour certains, il faut tisser la nouvelle corde au bout de l’ancienne, le président congolais Félix Tshisekedi entend faire l’exception. Lors d’une interview sur Tv5 et le Monde le 22 septembre dernier, le président de la RDC a rassuré sur le fait que les vieux démons du passé resteront enterrés.
« Je ne ferai pas ce travail d’aller fouiner dans le passé », a déclaré le président tel que rapporté par la RFI. Pour le successeur de Kabila, il faut se tourner vers le changement, le futur voire vers le développement. Une thèse que soutiennent aussi bien les proches du régime.
« Il est de sa responsabilité de veiller ce qu’il n’y ait pas de crise politique. Ce n’est pas à lui d’aller fouiner. C’est plutôt aux magistrats qui doivent instruire et aux ONG des droits de l’homme. Il n’appartient pas au chef de l’État de tout faire parce que c’est ce que nous avons décrié avec le président Kabila», estime Me Hubert Tshiswaka Masoka face aux critiques qu’a suscités la déclaration de Félix Tshisekedi.
Pour certains, tourner le dos au passé congolais, c’est « souiller » la mémoire collective. Me Jean-Claude Katende, de l’Association africaine des droits de l’homme (Asadho), reste catégorique : le changement « commence d’abord par la justice pour les crimes commis dans le passé ».
« Aujourd’hui, nous dire qu’il ne peut pas fouiner dans le passé sous prétexte que ce serait perçu comme un règlement de comptes, c’est souillé cette mémoire collective. Cela nous pousse à croire ces personnes qui disent que notre président de la République n’a pas le pouvoir, qu’il est juste au service de M. Kabila et ses hommes», fustige pour sa part l’activiste Gloria Senga, d’après notre source.
Ainsi, selon cette déclaration du président congolais, l’ancien président Kabila et tous ceux qui étaient cités pour crimes de sang et crimes économiques ne sont pas prêt de faire face à la justice .