Le journaliste américain Nicholas Niarchos arrêté le 13 juillet a été libéré le 19 juillet, alors que son confrère congolais avec lequel il travaillait, est toujours détenu par les services de renseignement.
Joseph Kazadi, responsable du journal Leader, collaborateur du magazine Mining News, et correspondant de Journaliste en danger (JED), arrêté le 13 juillet dernier à Lubumbashi (au sud-est de la RDC) est toujours détenu par l’agence nationale de renseignement (ANR) à Kinshasa, plus d’une semaine maintenant.
Son confrère Nicolas Niarchos, collaborateur des hebdomadaires The Nation et Newsweek, lui, a déjà recouvré la liberté. Aucune charge n’est retenue contre lui.
Au moment de leur arrestation, les deux journalistes enquêtaient sur les liens entre les mines artisanales et les acteurs qui bénéficient de ces ressources dont les Maï Maï Bakata Katanga, un groupe de miliciens du sud de la RDC.
Selon les informations de RSF, l’ANR a même demandé, en vain, que les diplomates américains venus plaider la cause de leur ressortissant s’engagent par écrit à ce qu’il ne revienne pas en RDC. Le reporter, qui était dûment accrédité comme a pu le vérifier RSF, avait pourtant largement pu faire état de sa qualité de journaliste compte tenu des nombreux articles qu’il avait déjà écrits sur différents sujets en RDC.
Le journaliste n’a jamais eu accès à un avocat depuis le début de sa détention.
Ni le responsable de la communication de l’ANR, Patrick Kitenge, ni le ministre de la Communication et des Médias Patrick Muyaya n’ont donné suite au dossier.
Depuis le début de l’année, 19 journalistes ont été arrêtés arbitrairement en RDC, selon un rapport de JED.
Pourquoi cette justice de deux poids deux mesures? Nous tenterons d’obtenir une réponse auprès du ministre Patrick Muyaya.