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Burundi : Evariste Ndayishimiye, un président plus conciliant que son prédécesseur ?

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Investi jeudi 18 juin, nouveau président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, un cacique du parti au pouvoir, paraît plus ouvert et plus conciliant que son mentor défunt, le président Pierre Nkurunziza.

Au cours de la cérémonie d’investiture qui s’est déroulée au stade Ingoma de Gitega, la capitale administrative du pays, le nouvel homme fort du Burundi a rendu un hommage appuyé à son prédécesseur, dont le décès soudain le 8 juin officiellement d’un “arrêt cardiaque” a précipité le début du mandat de M. Ndayishimiye, initialement prévu en août.

Plusieurs témoins l’ayant côtoyé depuis cette époque et interrogés par l’Initiative brossent le portrait de quelqu’un de simple, plutôt tolérant, peu corrompu, mais aussi d’une personnalité manquant de caractère et plus encline à suivre un chef qu‘à diriger.

“C’est un homme plutôt ouvert, d’abord facile, qui aime blaguer et rire avec ses amis”, confirme un de ses amis à l’AFP, sous couvert de l’anonymat. “Mais contrairement à Nkurunziza, qui (était) un animal à sang froid et très sobre (…), Évariste Ndayishimiye est plutôt colérique, s’emporte très facilement au risque de s’enflammer”.

“Il a une réputation d’ouverture et d’honnêteté contrairement aux autres généraux”, décrypte pour l’AFP un diplomate fin connaisseur des arcanes du pouvoir burundais. “C‘était le meilleur choix, mais il aura fort à faire pour impulser le changement et l’ouverture à l’opposition dans un parti dominé par un courant extrémiste et sectaire”.

Né vers 1968 dans la province de Gitega, Evariste Ndayishimiye est un fervent croyant et pratiquant, de confession catholique. Cela pourrait aider le pouvoir à renouer avec l’Église catholique, qui n’a pas mâché ses mots à l‘égard de la dérive observée depuis 2015.

Son profil plutôt modéré pourrait aussi lui valoir une certaine bienveillance de la communauté internationale et l’aider à briser un peu l’isolement du pays, même s’il a dénoncé les ingérences extérieures dans son discours d’investiture.

“Neva”, son surnom, est présenté par son parti le CNDD-FDD comme l’héritier du président Nkurunziza, qui a dirigé le pays pendant 15 ans. L’un et l’autre faisaient partie de la rébellion hutu qui accéda au pouvoir à l’issue de la guerre civile (1993-2006).

Désigné candidat en janvier, M. Ndayishimiye, 52 ans, est l’un des hommes clés du système qui a verrouillé le pays depuis la crise de 2015. La réélection de M. Nkurunziza à un troisième mandat controversé avait alors débouché sur des violences politiques qui ont fait au moins 1.200 morts et se poursuivent.

En tant que secrétaire général du parti au pouvoir, depuis 2016, M. Ndayishimiye a plutôt prôné la tolérance politique et ne paraît pas avoir été directement impliqué dans des violations des droits de l’homme. Mais il n’a pas empêché non plus les abus, commis notamment par les Imbonerakure, la ligue de jeunesse du CNDD-FDD.




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