Suite au premier sommet de l’Alliance solaire internationale qui s’est tenu récemment à New Delhi, le gouvernement indien a annoncé une aide d’un milliard de dollars pour la mise en œuvre de projets d’énergie solaire dans plusieurs pays d’Afrique.
Le ministère indien des Affaires étrangères a défini des lignes directrices pour mettre à disposition l’aide de 1 milliard de dollars à 23 projets dans 13 pays d’Afrique. Les pays concernés sont le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, le Niger, le Togo, la Guinée, la République démocratique du Congo, le Ghana et le Nigeria.
L’International Solar Alliance était une idée lancée par le Premier ministre indien Narendra Modi, en collaboration avec le gouvernement français lors du sommet sur le changement climatique en 2017. L’objectif est de soutenir l’installation de 1 000 gigawatts de capacité d’énergie solaire d’ici 2030 dans le monde. L’Alliance s’inscrit également bien dans les aspirations stratégiques de l’Inde.
La concurrence sino-indienne
Pour nombre d’observateurs, cibler les pays africains avec le financement de projets solaires met l’Inde en concurrence directe avec la Chine qui a une longue histoire de financement de projets énergétiques en Afrique.
Des sources ont indiqué aux agences de presse indiennes que les modules solaires seraient fournis par des fabricants indiens, probablement à des prix moins élevés que ceux des fabricants chinois. Si tel est effectivement le cas, cela prolongerait la guerre commerciale entre les fabricants de cellules et de modules solaires indiens et chinois à l’extérieur du continent.
En effet, plusieurs projets d’énergie solaire initiaux dans le cadre de la National Solar Mission de l’Inde ont été commandés avec un financement par emprunt de banques américaines, y compris la United States Export-Import Bank. Tous ces projets utilisaient des modules solaires d’entreprises américaines, principalement de First Solar. En offrant une ligne de crédit aux pays africains, l’Inde non seulement atteindrait ses objectifs stratégiques, mais ouvrirait également un nouveau marché pour ses fabricants de modules solaires domestiques en difficulté.
Il y a peu de temps, les médias ont rapporté que le gouvernement indien autoriserait la Solar Energy Corporation d’Inde à ouvrir des bureaux dans d’autres pays dans le but de permettre une mise en œuvre plus rapide et plus facile des politiques et des infrastructures d’énergie solaire. La SECI est responsable de la formulation et de la mise en œuvre des politiques sur l’énergie solaire et éolienne en Inde.