Apparue souriante en visioconférence au ‘Forum Exclusivement Féminin‘ organisé par l’Institut Français de Saint-Louis, Diary Sow qui est l’auteure du roman ‘Sous le visage d’un ange’ n’évoque pas directement l’épisode qui a mis tout le Sénégal en émoi en janvier. Mais revient d’abord sur son modèle d’éducation.
Inutile de rappeler que sa ‘disparition’ en janvier dernier, laquelle s’est révélée par la suite une fugue, avait ému tout le pays et suscité une très forte mobilisation au sein de la diaspora.
À son retour, elle avait évoqué « un besoin irrépressible de couper les ponts pour un moment ».
« En grandissant, j’ai observé les femmes dans mon entourage avec le poids du silence, le stoïcisme, l’acceptation passive des choses… Je me suis rendu compte que ce modèle imposé à toutes les filles de mon pays n’était pas sans failles. Et que je n’étais pas vraiment certaine de vouloir m’y conformer ».
Ce sont les livres qui lui ont ouvert les yeux, dit-elle, des « romans qui pointaient un doigt accusateur sur la polygamie, la misogynie, ou encore le mariage précoce » et qui l’ont poussée à écrire.
Diary Sow rend hommage aux féministes de son pays et appelle la nouvelle génération à prendre la relève.
« Nous sommes encore trop timides, je trouve. Nous ployons sous le poids de la religion et des traditions. Nous nous oublions face aux normes et aux carcans qui veulent nous enfermer. Quand il y a certaines qui osent se lancer et vivre leur vérité, et non celle qu’on leur impose, on leur nie souvent cette légitimité. »
Être libre, assumer ses choix comme les personnages de ses livres. Dans son deuxième roman, Diary Sow raconte l’histoire d’une adolescente qui fuit le domicile familial « dans l’espoir de vivre la vie dont elle a toujours rêvé ».