Cinq ans après sa première visite sur l’île de Lesbos en pleine crise migratoire, le pape est à nouveau en déplacement dans un camp de migrants de l’île grecque.
Accueilli par de nombreuses familles et enfants exilés, lui souhaitant la « bienvenue », le pape François est arrivé ce dimanche matin dans le camp de migrants de l’île grecque de Lesbos qui fait face depuis plusieurs années à un fort afflux de réfugiés traversant la Méditerranée.
C’est dans le camp de Mavrovouni, qui abrite encore près de 2 200 demandeurs d’asile dans des conditions ardues, que le pape s’est rendu. Ce camp remplace celui de Moria, qui a longtemps le plus grand d’Europe, détruit par un incendie fin 2020, rappelle notre envoyé spécial, Joël Bronner. Un nouveau centre dit d’accueil et d’identification a été construit depuis et c’est ici que le pape a prononcé un discours appelant notamment l’Europe à davantage de solidarité.
Après avoir salué les personnes présentes pour l’accueillir, le souverain pontife a délivré un vibrant discours appelant à mettre fin à un « naufrage de civilisation ». La Méditerranée « est en train de devenir un cimetière froid sans pierres tombales », a également déclaré le pape devant des migrants au camp de Lesbos.
Sous une tente, il a ensuite écouté les chants d’une chorale d’exilés, avant de s’attrister que la Méditerranée, « berceau de tant de civilisations » soit « désormais comme un miroir de la mort », rappelant « les images crues des petits corps gisants sur les plages ».
« Ne permettons pas que la ‘mare nostrum’ se transforme en une désolante ‘mare mortuum’, que ce lieu de rencontre devienne le théâtre de conflits! Ne laissons pas cette mer des souvenirs devenir la mer de l’oubli », a-t-il exhorté devant la présidente grecque Katerína Sakellaropoúlou. Cette escale à Lesbos est plus rapide que la visite effectuée en 2006.
Et le pape a finalement appeler à lutter contre l’indifférence et à trouver des alternatives à la mise en place de structures où, selon ses mots, « les migrants et les réfugiés vivent dans des conditions à la limite de l’acceptable, sans entrevoir de solutions ».
Le pape revient ensuite à Athènes, où il a déjà dénoncé samedi une Europe « déchirée par les égoïsmes nationalistes », pour y célébrer une messe devant quelque 2 500 fidèles dans une immense salle de concert. Il a d’ailleurs de nouveau attaqué avec force « l’indifférence qui tue, le désintérêt cynique qui, avec ses gants de velours, condamne à mort ceux qui sont en marge ! »
La cause des réfugiés est cette fois encore la pierre angulaire du 35e voyage du pape.
Avec AFP